De nos envoyés spéciaux, M. Bouchama, A. Andaloussi et S. Sid Le bonheur des Verts fait le malheur de leurs accompagnateurs, supporters et journalistes compris. Au lendemain de la qualification de l'EN en huitièmes de finale beaucoup, en effet, se sont trouvés devant une situation inattendue. Un dilemme : rentrer au pays pour observer le Ramadhan avec les siens ou continuer l'aventure aux côtés de Bougherra et ses équipiers. Et ce n'est pas parce que ces demandeurs de rapatriement n'aiment pas leur équipe, loin s'en faut. Eux, leur problème réside dans le fait que leur plan de séjour s'arrête pour la plupart au sortir du premier tour, sinon au meilleur des cas après le match des huitièmes de finale, ce lundi 30 juin. Changer son plan, et anticiper sur le reste du séjour, était l'improbable équation qu'il fallait résoudre. Avec un autre élément encombrant dans l'histoire, en l'occurrence l'indisponibilité d'une flotte conséquente et aux tarifs abordables pour ramener ce beau monde vers Sao Paulo ou encore Rio do Janeiro. Les compagnies aériennes brésiliennes affichant full durant les vols de ce mardi matin sinon des prix exorbitants (340 euros pour un billet Porto Alegre- Sao Paulo). Si quitter Curitiba aura été une affaire simplifiée par le confort des bus reliant ces deux villes (Curitiba- Porto Alegre) séparées de 12 heures par route, la mission est plus sinueuse quand il s'agit de s'aventurer dans un voyage Porto Alegre- Sao Paulo à effectuer en pas moins de 25 heures avec escales au menu. Ceci sans parler de cette insondable pénurie des billets d'accès au stade Beira-Rio, lieu du match Allemagne- Algérie, ce soir. En l'absence d'une information fiable (les premiers groupes de supporters transportés par TVA étaient attendus hier en fin d'après-midi à Porto Alegre via Comburio où ils ont passé deux jours), il est fort probable d'assister à une situation confuse à l'entrée du temple de Porto Alegre. Alors que les Allemands ont arraché le plus gros lot de la billetterie (on parle de la présence de plus de 25 000 inconditionnels allemands aujourd'hui), des informations difficiles à vérifier à l'heure où nous mettions sous presse annonçaient l'attribution de quelque 700 tickets d'entrée pour plus de 3 500 supporters algériens. Ces derniers doivent se démener pour «racheter» les tickets initialement vendus aux Russes, Coréens et autres supporters belges qui avaient réquisitionné des places dans l'optique de voir leurs sélections disputer leurs huitièmes de finale à Porto Alegre. Dernier souci, et non des moindres, la rupture du jeûne dans un pays où l'islam n'active qu'à Sao Paulo et quelques grandes métropoles du Brésil. Hier, un groupe de journalistes installés au Ritter Hôtel a réussi à faire avancer le petit-déjeuner d'une petite demi-heure (5h30 au lieu de 6h) afin de pouvoir prendre le s'hour. Pour l'Iftar, une bonne nouvelle a été communiquée aux journalistes algériens accrédités à ce Mondial-2014, par un jeune d'origine libanaise qui a signalé l'ouverture exceptionnelle d'un restaurant halal. Pour les centaines de supporters, le quotidien durant ces premiers jours du Ramadhan risque d'être un calvaire. S'il est vrai que les quelques femmes présentes parmi les contingents de fans ont promis d'être aux fourneaux dans l'optique de cuisiner ne serait-ce qu'une chorba, cette dernière se fera sans viande (halal) et sans l'ingrédient élémentaire, hchich mqatfa (coriandre) pour ne pas le nommer. Alors quid d'une zlabia, d'un qalbelouz ou d'un thé à la menthe ? Saha ftourkoum.