Pour défendre la liberté de culte et de conscience, pour dénoncer «l'obligation sociale et politique de jeûner (et) la persécution des non-jeûneurs» et «Yal yiwen i-imanis» (chacun pour soi), ont été les principaux mots d'ordre défendus par les participants au rassemblement des non-jeûneurs. L'événement, organisé pour la deuxième fois consécutive à Tizi-Ouzou, a rassemblé une centaine de participants qui ont répondu à un appel lancé sur les réseaux sociaux et qui se sont donné rendez-vous, jeudi 3 juillet, à partir de 11h, à la place de l'Olivier sise au centre-ville de Tizi-Ouzou. Le regroupement a donné lieu à des prises de parole où des orateurs, des membres du MAK, en majorité, ont proclamé les motivations et les objectifs de ce rassemblement durant lequel quelques participants ont accompli le geste symbolique de manger et de boire en public. Un acte qui n'a pas manqué de susciter la réprobation de quelques passants qui ont estimé que manger en public durant le mois de Ramadhan est un acte de provocation et de non-respect à ceux qui ont observé le jeûne. Une objection que réfutent ces non-jeûneurs qui entendent, à leur manière, lancer le débat sur une problématique qui relève du tabou social entérinée par une décision politique. Et c'est ce qui est explicité un peu plus par les auteurs de l'appel diffusé sur le réseau social Facebook qui donnent ainsi tout le sens à l'action de la matinée de jeudi dernier : dénoncer «l'obligation sociale et politique de jeûner, la persécution des non-jeûneurs et l'obligation de fermeture des restaurants et cafés durant le mois de Ramadhan». Tout est dit ou presque, dans cet énoncé qui se veut un plaidoyer pour le respect pour la liberté de conscience. «Pour le respect des différences», pouvait-on lire sur des pancartes exhibées par les nonjeûneurs qui n'étaient pas aussi nombreux que l'année passée. Les auteurs de l'appel diffusé sur le web ont dédié ce rassemblement à la mémoire de Katia Bengana, une lycéenne assassinée en 1993 par les terroristes islamistes à l'âge de 17 ans, pour avoir refusé de porter le voile.