Aujourd'hui, la Coupe du monde de football tire à sa fin. Il y a plus de trois semaines, elle avait démarré en trombe, et jusqu'à sa fin, elle n'a pas cessé de monter en cadence. Nous avons pu grâce à elle, apprécier les plus belles compétitions internationales dans lesquelles les plus grandes stars du football international se sont affrontées et tous les styles connus se sont opposés, dans le respect des valeurs du sport. Cette Coupe a été presque à parts égales, tout à la fois sud-américaine et européenne, et dans une moindre mesure africaine, c'est-à-dire variée et diverse, et en fin de compte très riche. Que de buts marqués et que de beaux buts ! Que de séquences extraordinaires nous avons pu voir, vivre et apprécier, comme si nous étions sur place ! A quelle formidable démonstration de force physique saine et d'actions fugaces mais tellement efficaces, nous avons eu droit durant ces semaines ! Nous en sortons essoufflés, comme si on avait nous-mêmes été compétiteurs sur le terrain. Côté fair-play, on peut affirmer que les choses se sont passées comme il convient en pareilles circonstances et ainsi qu'il sied pour des compétitions de ce niveau et de cette qualité. L'esprit sportif a dominé les passions, les partis-pris et le chauvinisme. Les rencontres se sont en effet déroulées globalement dans la dignité, avec loyauté, dans le respect de l'adversaire, des arbitres, du public, des supporters de chaque équipe, des hymnes et emblèmes nationaux, de l'ordre et de la tranquillité publics du pays hôte. Il n'y a eu à notre connaissance, ni grossièretés, ni invectives, ni rixes, ni jets d'objets sur les terrains de jeu, ni propos racistes ou xénophobes, ni incivilités, pas d'agressions physiques ni de casses, ou si peu ...On peut en effet être amateur de foot et fervent supporter d'une équipe, sans se livrer à des actes d'incivisme et des comportements irresponsables auxquels hélas certains prétendus sportifs ou fans du foot, nous ont habitués. De surcroît, cette Coupe du monde s'achève dans la sérénité dans un Brésil qu'on nous disait au bord de l'implosion ou en train de couler, ce qui serait le comble pour un pays qu'on classe parmi les pays émergents. Le Brésil, Etat et Nation, a été à la hauteur de ce grand évènement sportif. La Coupe du monde nous a permis de constater avec un plaisir certain, que partout, y compris chez nous, les supporters sont de plus en plus raisonnables et sensés. Ils semblent avoir compris que dans les compétitions de football, et plus généralement dans toute compétition sportive qu'elle soit nationale ou internationale, on pratique du sport, on ne fait pas la guerre. Gagner et perdre, attaquer, contre-attaquer ou tirer, sont certes des mots du vocabulaire militaire, mais ils n'ont heureusement pas le même sens ni les mêmes conséquences, dans le domaine du sport. Aller soutenir son équipe ne veut pas dire aller se battre contre d'autres personnes. L'adversaire sportif n'est un ennemi que dans la tête des arriérés et des esprits dérangés. Le houliganisme est un phénomène aujourd'hui périmé, pour ne pas dire en voie d‘extinction totale. En tout état de cause, cette Coupe aura été un vrai régal pour tous les amateurs du bon football. Chacun y a fait provision de bonnes et saines émotions, collecté des images inoubliables. Chacun y a aussi fait sa « récolte » de beaux buts, qui furent particulièrement nombreux et spectaculaires lors de cette compétition sportive universelle et populaire. Tous ces souvenirs resteront gravés dans notre mémoire footballistique, et les buts plus particulièrement constitueront pour chacun d'entre nous l'indispensable provision pour subir sans trop de mal, la pénurie de matches que notre championnat national nous réserve, comme à son habitude, durant les deux prochaine années, en attendant la CAN et les retrouvailles avec notre équipe nationale, telle qu'elle a été construite par Vahid Halilhodzic. En tout cas, nous sommes nombreux à nourrir cet espoir légitime. Et puisque je cite ici le nom de ce grand coach, je ne puis m'empêcher d'évoquer les figures inoubliables des quelques joueurs suivants : -Karim Benzema, ce solide et puissant champion de 27 ans, qui, comme étourdi par la défaite de son équipe, s'est laissé submerger sous nos yeux, par une indicible tristesse ; -Antoine Griezman, ce fougueux et virevoltant joueur de 23 ans, qui lui aussi déstabilisé par la même défaite, a éclaté en sanglots, comme n'importe quel adolescent de son âge et fou de ballon ; -James Rodriguez, âgé de 23 ans, ce génial joueur latino, flamboyant et plein de vigueur, qui a pleuré à chaudes larmes tel un enfant, suite à l'élimination de son équipe aux quarts de finale ; -Neymar Da Silva Santos, âgé de 22 ans, ce magnifique Oiseau de Paradis, bleu et jaune, superbe magicien du foot, qui fut si durement abattu en plein envol ; -Islam Slimani, âgé de 26 ans, footballeur algérien typique, à la fois robuste et élancé, qui a puissamment contribué à porter notre équipe au seuil des quarts de finale, et qui de plus s'est révélé être un homme au grand cœur et un brave. Et pour terminer, je voudrais qu'on retienne aussi de cette magnifique Coupe du monde, que Monsieur Vahid Halilhodzic n'est pas seulement un grand coach. C'est un créateur de haut niveau. Il a créé, malgré les difficultés, les interférences, les immixtions que l'on imagine, une équipe algérienne de football, structurée, cohérente et puissante, qui a donné le meilleur d'elle-même et a quitté la compétition avec panache. C'est exceptionnel ! Quel beau modèle de travail bien fait, nous laisse-t-il en cadeau ! Enfin, je crois qu' on a tous bien compris que ce bonhomme n'est pas un mercenaire prêt à tout faire ou à défaire, pourvu qu'on lui en paye le prix. C'est un homme d'honneur qu'on n'offense pas impunément, fût-on son employeur. Quelle est forte la leçon de dignité qu'il nous a donnée ! Rendons-lui hommage : il le mérite amplement et méprisons par contre la «namima», et les tentatives de «bashing» que ne va pas tarder à déclencher contre lui, une meute de prétendus experts en sport, par la faute desquels le football algérien patauge depuis si longtemps dans les marécages de la médiocrité.