La Belgique, un peu comme la France, a posé au Brésil les bases d'un avenir qu'elle espère radieux, ce Mondial constituant selon le capitaine Vincent Kompany, «le point de départ» pour toute une génération. «Cette Coupe du monde est un bon départ pour notre génération. Ce groupe va gagner en maturité au fur et à mesure du temps. Dans quatre ans en Russie, cette équipe sera encore plus forte et on aura d'autres chances», a expliqué le défenseur central, coupable d'une mauvaise relance samedi à Brasilia sur le but qui a permis à l'Argentine de s'imposer 1 à 0. Vince The Prince aura 32 ans en 2016. Beaucoup de ses équipiers, très jeunes aujourd'hui, l'auront rejoint en termes de maturité. La Belgique possédait le plus jeune effectif des équipes ayant franchi le premier tour, comptant parmi son noyau des jeunes de moins de 20 ans comme Divock Origi, l'une des révélations de ce Mondial, ou Adnan Januzaj. D'autres comme Kevin de Bruyne, Eden Hazard, Romelu Lukaku ou Thibaut Courtois ont à peine quitté la catégorie des espoirs, à l'instar de Marc Wilmots qui a fait ses premiers pas d'entraîneur au plus haut niveau. La déception Hazard Ces Diables Rouges ont donc l'avenir devant eux. Un avenir qui pourrait être brillant à condition de tirer les leçons de l'élimination en quarts de finale. Car comme le dit Wilmots, si «l'Argentine n'était pas meilleure» que la Belgique, mais que c'est bien elle qui rencontrera les Pays-Bas en demi-finales, c'est que les Diables ont fauté quelque part. Les yeux se dirigent inévitablement vers la ligne d'attaque et notamment Eden Hazard que l'on attendait plus tranchant au Brésil. Ses deux passes (très) décisives au premier tour face à l'Algérie puis le Russie ne masquent pas un bilan général plutôt terne. Le joueur de Chelsea n'a pas brillé, à tel point qu'il a même été remplacé face à l'Albiceleste. Mais plus que les qualités du joueur, c'est sans doute le système de jeu qui doit être mis en cause. Hazard a rarement été soutenu par Jan Vertonghen, l'arrière latéral posté sur le même flanc gauche. Et le jeu belge a souvent manqué de mouvements offrant des solutions au n°10 des Diables. Vite, un buteur ! Autre point négatif de cette Coupe du monde, le manque de réalisme affiché par une Belgique qui manque d'un véritable buteur de classe mondiale. Contre les Etats-Unis, il avait fallu attendre le 32e tir pour trouver l'ouverture ! Ce buteur sera peut-être Origi à l'avenir. Mais à 19 ans et sans expérience internationale, le Lillois était un peu tendre pour faire sauter le verrou argentin. Romelu Lukaku lui a de nouveau affiché ses lacunes techniques quand il s'agit de jouer dans de petits espaces et contre des défenses repliées. Le joueur d'Everton est un joueur de contre-attaques. Reste que pour le reste, la Belgique a plutôt de quoi se réjouir. Sa défense est imperméable (3 buts concédés en cinq rencontres dont un sur penalty); son gardien Thibaut Courtois n'a quasiment pas eu de travail durant le Mondial. Des joueurs se sont révélés, à l'instar de Kevin de Bruyne, le Diable le plus en évidence sans aucun doute. «L'objectif des quarts de finale est atteint. La Belgique a fait son retour sur la carte du football», se réjouissait samedi le président de la Fédération, François de Keersmaecker. «Et elle entend y rester pour plusieurs années».