De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Les fêtes de fin d'année consommées, les Belges retournent au boulot. Encore que les Diables rouges, pour la plupart évoluant dans les championnats les plus huppés d'Europe, n'ont pas beaucoup sablé le champagne. Les compétitions anglaise ou espagnole où travaillent Eden Hazard, T. Courtois, Vincent Kompany, Mignolet, De Bruyne et les autres ne laissent pas beaucoup de temps au farniente. Le sélectionneur Wilmots a au jour d'aujourd'hui une idée assez précise des partants pour le Brésil. Sauf imprévus, blessures invalidantes ou baisse de régime forte, ce devrait être le groupe qui a survolé les rencontres de qualification. On attend du côté de la fédération quelques précisions concernant Felaïni, gravement atteint, pour rentrer dans le dur. Mérouane Felaïni, il est vrai, est un vrai problème Diable rouge. Médian tant récupérateur que pouvant lancer des banderilles offensives, son absence bouleverserait la composition de l'équipe. Le staff fédéral étudie minutieusement la question. Faut-il remplacer poste par poste, auquel cas, il faut dénicher le Felaïni de substitution le plus vite ou, alors, comme le laissent entendre les adjoints de Wilmots, procéder autrement. Opter pour des tactiques différentes en fonction des matchs et contourner Felaïni par le recours à des schémas où l'apport d'un milieu déstabilisateur pour l'adversaire n'est pas nécessaire. Contre l'Algérie, selon la presse spécialisée du royaume, rencontre importante, peut-être la plus importante, selon la direction technique belge, parce qu'inaugurale, donnant le temps et imprégnant la suite de la compétitio, Marc Wilmots semble avoir déjà tranché. Ça sera l'offensive à outrance jusqu'à l'étouffement des Verts. La théorie du Vif express (francophone) De Morgen (néerlandophone), les deux publications qui ont abordé le sujet Fennecs, est que les Algériens, inspirés individuellement, talentueux, puis un à un, ont, cependant, des faiblesses criantes. Parmi elles, il est cité «l'absence d'un gardien de but d'envergure» et une «nervosité défensive». Lors d'une émission télévisée consacrée au groupe H, un expert belge a relevé que la sélection algérienne n'a jamais possédé une paire «d'arrières centraux complémentaire». Le technicien qui, à l'évidence, sait de quoi il parle, a précisé que lors des phases éliminatoires, «l'Algérie a toujours eu à souffrir de cette carence». Les buts encaissés contre le Burkina Faso au match aller étaient montrés pour appuyer les propos de l'analyste si documenté. Selon un autre journal belge, La Libre Belgique (francophone), le ton est plus nuancé, les craintes algériennes réelles. Pour l'auteur de l'article, sérieux, il faut en convenir, l'Algérie au Brésil ne ressemblera en rien à l'équipe qui a décroché le ticket qualificatif. L'essentiel des joueurs y «seront, sans doute, écrit-il, mais le mode opératoire sera autre». D'après le journaliste, V. Halilhodzic est un «empirique», il saura contourner les obstacles quitte à «chambouler les dispositifs de fond en comble». Pour conclure ainsi «l'Algérie a opté à plusieurs reprises pour un système de jeu plutôt offensif alors qu'elle jouait à l'extérieur, ce qui prouve que les faiblesses défensives de l'équipe sont à relativiser». Pour La Libre Belgique, les retours de plusieurs éléments manquants dont Guedioura (il est cité dans le papier), stabiliseront la défense. Sur la question du gardien de but, la sentence rejoint les autres journaux déjà cités. L'Algérie ne possède pas un keeper de classe mondiale. Il est vrai qu les Diables rouges ont pour derniers remparts Courtois (Atletico de Madrid) et Mignolet (Liverpool) parmi les meilleurs au monde. Par ailleurs, on en sait un peu plus sur le sparring, partenaire maghrébin qui donnera la réplique aux Belges. Selon toute vraisemblance, ce sera la Tunisie. Il y a peu de temps, le choix était plutôt porté sur le Maroc. Mais Wilmots a estimé que cette sélection, en pleine reconstruction, était trop expérimentale pour constituer une rencontre où des lectures de jeu appropriées pour l'Algérie étaient possibles. La Tunisie, stable, solide et ayant atteint le dernier tour éliminatoire pour la Coupe du monde, apparaît comme plus porteuse d'idées au staff technique. Le match déjà prévu contre le voisin luxembourgeois est à prendre plus comme un galop d'entraînement encadré qu'autre chose, vu le niveau faible de l'adversaire. Sur un autre registre, nous savons que plusieurs enquêtes et reportages seront consacrés au football algérien dans les semaines et mois qui viennent. Les Diables rouges ne prennent jamais les choses à la légère. Ce n'est pas la tradition, ici.