Le désaccord entre les deux clans apparu au sein de l'ex parti unique à Annaba, portant sur le choix des candidats pour les prochaines élections locales, s'est transformé en un conflit ouvert qui a débordé sur la rue. En fin de journée de ce dernier jeudi, une trentaine de personnes formée de gens à mille lieux de la chose politique qui seraient manipulés par le député milliardaire Baha Eddine Tliba ont manifesté devant la mouhafadha du parti du Front de libération nationale (FLN), située sur le Cours de la Révolution, avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Talai dégage». Présidant la commission de candidature locale, l'ancien ministre des travaux publics et des Transports, avec les membres de la commission dont deux sénateurs du parti avaient opté pour un choix de candidats avec une majorité d'universitaires. Interrogés pour donner leur avis sur ce choix, certains militants de base ont affirmé qu'il était valable. «Non seulement ils sont universitaires, mais ils sont aussi connus pour leur intégrité et leur dévouement à la collectivité», témoigne un vieux militant du parti ayant requis l'anonymat. Mais l'autre clan, conduit par l'ex vice-président de la Chambre basse du Parlement, qui avait rameuté avant le lancement de l'opération électorale tous ses anciens soutiens dont l'ancien SG du FLN, aujourd'hui écarté, estime le contraire reprochant à la commission d'avoir écarté des enfants de chouhada et de moudjahidine, en un mot l'ensemble des membres de la famille révolutionnaire. Selon certaines indiscrétions, dans la liste des candidats choisis par la commission ne figure aucun nom de ceux connus pour avoir toujours été taxés de proches de Tliba dont l'actuel président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) qui serait un proche parent de l'imposant député. Ce dernier qui aurait transmis une correspondance dans ce sens au secrétaire général du FLN, accompagnée, selon ses dires par nombreuses signatures de militants du parti, accuse la commission d'avoir favorisé des personnes natives de Annaba seulement, allant jusqu'à qualifier ce choix de régionaliste. Sachant que le député Boudjemaa Talai est originaire de cette ville. Les dissensions apparues entre les deux clans dés le début de l'annonce des élections locales, tenues jusque-là en sourdine, se sont déclarées au grand jour avec cette sortie dans la rue. La population de Annaba excédée déjà par le manque d'eau dans les robinets depuis des semaines pour certaines cités et quartiers ayant donné lieu à des protestations de rue, n'est pas prête à voir ses rues occupées aussi par des gens qui accordent peu d'intérêt aux affaires de la collectivité et répondent favorablement à leurs multiples doléances. Leur seul et unique souci est de se faire élire à l'APC ou l'APW pour profiter pleinement de leur nouvelle et confortable situation.