Le mois de Ramadhan est devenu synonyme de commerce et de gain facile. A peine ce mois entamé que de petits commerces fleurissent un peu partout. Des chômeurs investissent dans des étals de fortune pour la vente de dioul, persil, coriandre, cherbet ou encore de zalabia et qalbelouz. Même certains commerçants n'hésitent pas à convertir leurs locaux pour ces activités typiques au Ramadhan. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Ramadhan est l'occasion pour beaucoup de commerçants et de vendeurs improvisés pour amasser un maximum d'argent. Tout se vend. Aucun espace n'est épargné. Les trottoirs, les ruelles, les allées des marchés et même les entrées d'immeubles sont squattés. Des «métiers» spécial Ramadhan qui, pour certains, font aussi le charme de ce mois alors que, pour d'autres, gâchent le «décor». Dioul Indispensables pour la préparation des incontournables bourek de la maïda du f'tour, les feuilles de dioul ressurgissent sur le marché. Les diouls traditionnels, ceux confectionnés par les femmes au foyer, ont encore la cote cette année et voient leur prix grimper par rapport aux diouls industriels. Pourtant, leur préparation ne nécessite que de la semoule. Un commerce qui est devenu une tradition chez certaines familles. Spécialisées dans la préparation des feuilles de dioul, ces familles assurent à chaque Ramadhan, l'approvisionnement des revendeurs. Persil et coriandre Ramadhan oblige, les nombreux plats préparés pour le f'tour sont toujours ornés de persil et de coriandre. Deux ingrédients omniprésents dans le sac de course quotidien. Postés devant les entrées des marchés de fruits et légumes, les vendeurs de ces herbes aromatiques ne chôment pas. Leurs étals ne désemplissent pas de clients. «Persil ! Coriandre !», crient à longueur de journée ces vendeurs, souvent des enfants. Bouteille d'eau à la main, ils passent leur temps à arroser leur marchandise, histoire de la garder fraîche. Cherbet Boisson typique du Ramadhan, la cherbet ne déroge pas à la règle. Dès le premier jour du mois de jeûne, des sacs en plastique remplis de liquide coloré : vert, jaune et rouge sont exposés sur des étals de fortune. Dans certains emballages y baignent des morceaux de citron. D'autres vendeurs préfèrent présenter leur cherbet dans des bouteilles en plastique récupérées. Même si les modalités de «conditionnement» laissent souvent à désirer, cette boisson reste très prisée. Les jeûneurs se bousculent devant les étals avant de repartir avec quelques sacs de cherbet. Matlou'e et galette Durant le Ramadhan, le matlou'e et la galette s'invitent sur la maïda du f'tour. Deux types de pains confectionnés par des femmes au foyer et acquis chez les vendeurs occasionnels. Au marché ou sur les trottoirs, le matlou'e et la galette sont exposés dans des couffins ou enveloppés dans des torchons. Debout sous un soleil de plomb, les jeunes vendeurs ne s'en lassent pas. Signe de ténacité, ils ne quittent jamais les lieux avant l'épuisement du contenu de leur couffin. Zalabia et qalbelouz La vente de zalabia, qalbelouz, baqlawa, qtayef, .... s'est révélée une activité très lucrative. Des commerçants convertissent leurs locaux en «pâtisseries» tout comme nombre d'individus qui n'hésitent pas à transformer leurs garages pour la vente de ces confiseries. Les moins fortunés optent pour des étals sur les trottoirs. De grands plateaux en acier de zalabia, qalbbelouz et autres confiseries ramadhanesques sont exposés au soleil et à la poussière. Même les abeilles se mettent de la partie. Elles transforment ces plateaux en ruches. Vendues à même le trottoir, ces marchandises s'écoulent comme de petits pains. Rien ne dissuade les jeûneurs à en acheter. Pourtant, les mêmes produits sont proposés dans des boulangeries et pâtisseries à l'abri de toute sorte de pollution.