Les constructions illicites dans la localité côtière de Bazol, relevant de la commune de Taher, poussent comme des champignons face au laxisme des services de l'Etat qui ne bougent pas le petit doigt face à ce massacre organisé. Le visiteur de cette localité située à proximité du port de Djendjen sera frappé par le nombre impressionnant des constructions illicites qui poussent jour et nuit sur des terrains relevant des biens de l'Etat. Un Etat orphelin, pour reprendre fidèlement l'expression d'un confrère. Certains notables de cette région se souviennent toujours de cette riche ferme de vigne qui exportait sa production vers l'étranger. Il convient de souligner que cette expansion urbanistique anarchique a pris des proportions alarmantes notamment ces dix dernières années suite à l'exode massif des années 1990. On chuchote çà et là l'existence d'un réseau mafieux spécialisé dans le trafic foncier des biens de l'Etat au niveau de certains cafés de ladite localité au su et vu de tous. Selon certaines indiscrétions, on vend des terrains appartenant à l'Etat en recourant à certaines «astuces» et «ruses» pour contourner la loi régissant le foncier agricole appartenant aux EAI et EAC. Un habitant de cette localité sous couvert de l'anonymat nous a confirmé l'implication de certains élus locaux dans ce trafic à grande échelle. Suite à une démarche volontariste éphémère entamée l'an dernier qui n'est ni plus ni moins que de la poudre aux yeux, les autorités locales ont procédé à la démolition sélective de certaines constructions illicites réalisées sur des terrains appartenant à l'Etat en épargnant certaines bâtisses appartenant à des cercles influents qui ont des ramifications dans l'administration locale. Une omission délibérée qui alimente toujours la chronique locale dans le patelin de Ouled Belaâfou qui est devenu le coin de prédilection de tous les courtiers du foncier. Du côté de la Direction des services agricoles, on est impuissant face à ces réseaux mafieux qui tirent profit de cette conjoncture où l'impunité est devenue un mode de gouvernance. «Que peut faire un magistrat honnête dans une république où un coup de fil d'en haut peut mettre fin à sa carrière ?», s'interroge notre interlocuteur. Face aux agissements de «begarine» et de la génération spontanée des nouveaux riches de tous bords, les citoyens de Bazol lancent un cri de détresse aux autorités compétentes pour arrêter cette «hémorragie» foncière dans une localité où les pouvoirs publics sont contraints de faire de la gymnastique pour implanter un équipement public. Bouhali Mohamed Cherif Etablissement public de santé de proximité de taher Un sit-in du personnel pour dénoncer les agressions Les travailleurs de l'établissement public de santé de proximité de Taher ont tenu mercredi dernier un sit in devant le siège de la polyclinique de Boucherka dans la commune de Taher, en signe de protestation contre l'agression dont a été victime leur directeur la semaine dernière. Les travailleurs ont interpellé, avant leur mouvement de protestation, le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Jijel afin de prendre les mesures nécessaires à l'encontre de l'agresseur et d'assurer la sécurité au niveau de cette structure sanitaire. En effet, la montée au créneau du personnel de cet établissement de santé est survenue suite à l'agression dont a été victime le directeur de cet EPSP par un agresseur à l'intérieur même de cette structure. Pour leur part, le syndicat national des praticiens et le syndicat national des paramédicaux ont condamné cette agression. Notons enfin que l'insécurité est en passe de devenir un sérieux problème, notamment la nuit, pour l'ensemble du personnel de la santé soit les praticiens et les paramédicaux, qui ont déjà tiré la sonnette d'alarme concernant les agressions qui sont de plus en plus fréquentes au sein de certaines structures sanitaires. B. M. C. SOUK-AHRAS Dysfonctionnement dans le ramassage des ordures Il faut le dire, pendant le mois de carême, le ramassage des ordures au chef-lieu de la wilaya est loin d'être efficient, néanmoins la municipalité de Souk Ahras-ville a mis en place un important dispositif matériel pour venir à bout des amoncellements d'immondices. Aussi paradoxal que cela puisse paraître au niveau de plusieurs cités populeuses, les poubelles débordent, les ordures s'entassent même dans plusieurs coins de rue créant une atmosphère des plus nauséabondes et une image qui inspire de la répulsion en sus des déchets laissés sur place avec une nonchalance inouïe par les marchands des fruits et légumes informels qui pullulent pendant ce mois de piété comme des champignons. Ce qui inquiète au plus haut point le citoyen qui n'arrive pas à s'acclimater à cet environnement repoussant. Dans ce contexte, plusieurs citoyens que nous avons rencontrés à Souk-Ahras ont fulminé : «Les odeurs fétides émanant des poubelles nous rendent la vie insoutenable». Devant cette situation il est d'une nécessité impérieuse que les services de l'hygiène dépendant de l'APC de Souk-Ahras prennent acte de ces singularités et multiplient les démarches adéquates pour nettoyer la ville quitte à faire un volontariat pour ramasser les ordures. Car au train où vont les choses, Souk-Ahras va être classée parmi les villes les plus sales du pays. Une lapalissade ! Barour Yacine OUM-EL-BOUAGHI La société civile rattrape le «ratage» du 5 Juillet Après une première sortie organisée comme d'habitude par les responsables locaux de la ville de Aïn-Beïda jugée d'un goût d'inachevé car la fête de la double commémoration de la jeunesse et de l'indépendance qui a coïncidé avec le 5 du mois de juillet en cours n'a pas drainé une foule digne de l'événement. Qualifiée de ratage, cette sortie dont les causes sont éventuellement le fait que ce soit un jour de repos ou peut-être l'effet des grandes chaleurs qui sont venues s'ajouter aux retombées du jeûne qui ont poussé les gens à rester chez eux. Le docteur Benyerbah N., imam de la mosquée El Atiq ne croyant pas à ces échappatoires n'a pas voulu laisser passer cette occasion, profitant d'un «ders» avant le prêche de vendredi, l'imam considérant que tout le mois de juillet peut être une occasion pour rendre hommage aux valeureux chahids qui ont libéré le pays du joug colonial. Un appel est lancé par l'imam pour un deuxième rendez-vous, un appel visant la famille révolutionnaire, les responsables locaux et tous les fidèles aux principes de la Nation. Hier, devant l'entrée principale de la mosquée, un mouvement inhabituel a caractérisé les environs immédiats de la mosquée, car dès les premières heures, des femmes et des hommes ont investi par dizaines, voire par centaines les lieux avec des drapeaux aux couleurs nationales. A dix heures précises, heure prévue pour le départ, un bus prend en charge les personnes âgées et les handicapés et se dirige vers le cimetière, les autres hommes et femmes parés de grands drapeaux ont préféré allonger le boulevard menant vers le carré des martyrs qui se trouve à plus de 1 000 mètres à la sortie nord de la ville à pied dans un cortège bien organisé. Arrivés devant le cimetière, les participants ont observé une minute de silence en mémoire des chouhada suivie d'un prêche plutôt patriotique donné par le docteur Benyerbah rappelant le devoir que doit chacun de nous envers ceux qui ont libéré le pays. «Ne méritent-ils pas qu'on leur rende visite chaque jour, en édictant quelques versets coraniques et hadiths honorant les chouhada pour un au-delà meilleur ?» Certains moudjahidine ont porté des témoignages de la barbarie pratiquée par le colonialisme ce qui a fait vibrer les femmes qui ont accompagné le cortège à réagir avec des youyous interminables.