Tant attendu, le concours de recrutement d'enseignants pour les trois paliers de l'éducation nationale a connu une forte participation. Seulement, l'entretien devant permettre de tester les aptitudes et capacités intellectuelles des candidats a été «léger» pour nombre de postulants. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Des dizaines de jeunes diplômés universitaires dans différentes spécialités se pressaient hier, aux portes du lycée Aïssat-Idir à Sidi-M'hamed (Alger). Ils attendent de passer l'entretien au concours de recrutement d'enseignants pour les trois paliers de l'éducation nationale. Un concours organisé pour le recrutement de 23 739 enseignants dont 2 981 professeurs d'enseignement secondaire, 6 256 professeurs d'enseignement moyen et 14 694 enseignants dans l'enseignement primaire pour la prochaine rentrée scolaire 2014- 2015. Les candidats se sont, d'ailleurs, fait beaux pour ce jour décisif. Les jeunes filles ont sorti leurs plus belles tenues et les garçons se sont mis en tenues présentables. Assis sur les quelques bancs du trottoir ou sur les abords des vasques et autres pots de fleurs ou adossés contre le mur du lycée, les nombreux candidats attendent avec impatience leur tour. Ils n'hésitent pas à aborder ceux qui sortent du centre d'examen pour leur poser des questions sur le déroulement de l'entretien. Dounia et ses deux amies ont déjà subi les affres de l'entretien. Diplômée en 2011, Dounia est à sa seconde tentative. Avec sa licence en psychologie scolaire, elle aspire à décrocher le poste d'enseignante au cycle primaire. Déterminée, elle n'a pas hésité à postuler le même jour dans deux établissements différents, histoire d'augmenter ses chances. «J'ai passé ce matin l'entretien au centre de Amine-Lamoudi à Cinq-Maisons avant de rejoindre le centre de Aïssat-Idir pour mon deuxième entretien. Le premier n'a duré que deux minutes et les questions étaient quelconques. Le jury s'est contenté de me demander de me présenter, rien de plus. C'est pas du tout sérieux !», dit-elle. Visiblement très déçue par sa première expérience, Dounia est convaincue que les postes «en jeu» ne seront pas attribués selon les compétences des candidats. Un avis partagé par son amie Fella, diplômée également en psychologie. Elle qui a aussi vécu l'expérience en 2013. Même parcours pour Ahlem qui vise le poste d'enseignante d'histoire-géographie au CEM. Même si elle postule pour la seconde fois, elle estime qu'elle a plus de chance que ses deux amies puisque précise-t-elle, «j'ai acquis de l'expérience lors d'un remplacement effectué l'année dernière». Plongés dans une interminable discussion, Lamine et Kader attendent impatiemment leur tour pour le fameux entretien. Leur rendez-vous, prévu à midi, semble tarder à venir. Détenteur d'un master en automatique en 2012, Lamine est à sa première tentative pour le poste d'enseignant de mathématiques au CEM. «J'ai postulé avec le diplôme de licence car le master ne me donne pas droit de postuler au CEM», explique-t-il. Pour lui, certaines conditions de candidature au concours sont «injustes» et «pénalisent» les postulants. Quant aux questions de l'entretien, Lamine assure avoir entendu une candidate parler au téléphone à son père et lui dire qu'un membre du jury lui a demandé combien elle chaussait. «C'est ridicule», dit-il. L'heure de l'entretien approche mais Kader semble serein est calme. «Après l'obtention de mon diplôme, j'ai passé tellement d'entretiens d'embauche. Aujourd'hui, je n'ai plus de trac. Je suis plutôt zen», assure-t-il. Toutefois, il demeure pessimiste puisque, poursuit-il, «nous sommes très nombreux pour uniquement 24 postes de prof de maths à Alger-Centre». Perchée sur les marches d'escaliers du centre de concours, une jeune candidate cherche des yeux sa mère pendant un long moment. Elle finit par la repérer. «Alors ça s'est bien passé ?», lui demande sa maman. «Oui ça va, rien de spécial», répond la candidate. «Et les questions ?», demande encore son accompagnatrice. «L'examinateur m'a juste demandé où j'habitais. J'ai répondu à Bab-El-Oued, alors il m'a demandé de lui citer les différentes portes d'Alger», réplique sa fille toute souriante, apparemment satisfaite de ses réponses.