Les partis politiques reviennent vers les citoyens. Plusieurs activités sont programmées ce week-end à Alger. Le Mouvement de la société pour la paix et le Parti des travailleurs ont choisi de «sortir» pour soutenir le Hamas palestinien et les populations civiles de la bande de Ghaza. Vendredi, le MSP organisera une marche dans les rues d'Alger, après la prière du vendredi. De son côté, la formation de Louisa Hanoune anime aujourd'hui un meeting à la Maison du peuple. Dans l'impossibilité d'obtenir une autorisation de réunion, les responsables de partis et les personnalités membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique ont opté pour un sit-in sur l'esplanade de la Grande-Poste. Objectif : dénoncer les atteintes à la liberté de rassemblement imposées par les pouvoirs publics. Quelles que soient les motivations, les partis politiques tiennent à marquer leur présence dans la rue et les médias. Reste, cependant, à savoir si les militants et surtout les citoyens répondront à l'appel. IL SERA SYMBOLIQUE ET SE LIMITERA AUX PRESIDENTS Sit-in, aujourd'hui, de la CNLTD à la Grande-Poste De pure forme, le sit-in de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique prévue ce matin à la mi-journée aura lieu à la Grande-Poste et pas devant le siège de la wilaya d'Alger. M. Kebci - Alger (Le Soir) La Coordination pour les libertés et la transition démocratique n'en démord décidément pas. Elle ne compte pas se laisser traîner par le pouvoir dans l'option de la violence. En effet, la CNLTD répond du tac au tac en répliquant à la wilaya d'Alger qui lui a refusé la tenue d'une conférence thématique autour du thème «Les modèles de transition : la vision alternative». La manière ? Via un sit-in à la Grande-Poste, en plein cœur de la capitale, prévu ce matin à 11h. Une résolution qui ne figure pourtant pas dans le communiqué sanctionnant le dernier sommet des chefs et personnalités de ladite Coordination tenu lundi en soirée au siège national du RCD. Tout le contraire de ce qui a été la règle jusqu'ici puisque toutes les décisions prises par la Coordination étaient répercutées par des communiqués. Ce qui a laissé grandement ouvertes les portes aux spéculations quant à des désaccords qui mineraient ladite Coordination. Mais rien de tout cela, se défend-on au sein de cette entité. «C'est un rassemblement des présidents et des membres de la direction des partis membres de la CLTD. Nous voulons à travers cette action dénoncer les atteintes à la liberté de réunion et de rassemblement. L'administration a piétiné la Constitution en refusant d'autoriser notre conférence», soutiendra Mohamed Hadibi, chargé de communication du mouvement Ennahda. Ce que son collègue du MSP appuiera, évoquant un simple acte de dénonciation du rétrécissement des libertés, notamment celles de réunion et de rassemblement contrairement à ce que proclame le pouvoir. Ceci dit, le rassemblement symbolique de ce matin a tout l'air d'être la toute dernière action de la CNLTD qui prévoit de reprendre du «service» à la toute prochaine rentrée sociale. A travers, notamment, sa détermination à organiser ses rencontres thématiques afin de sensibiliser l'opinion sur l'importance de la transition démocratique en Algérie, comme elle l'a signifié dans le communiqué ayant sanctionné son sommet de lundi dernier. EN SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTINIENbr Le MSP prévoit une marche ce vendredi à Alger Le MSP a déposé hier auprès des services de la wilaya d'Alger, une demande d'autorisation pour une marche de soutien au peuple palestinien qui subit depuis une quinzaine de jours, des raids meurtriers de la soldatesque sioniste. C'est le chargé à la communication au sein du mouvement qui en fait part, précisant que la manifestation est prévue pour demain vendredi après la grande prière hebdomadaire. Zineddine Tebbal précisera que le mouvement a eu à organiser des manifestations de solidarité avec le peuple palestinien comme celle tenue l'avant-veille à Blida qui a rassemblé, selon lui, près d'un millier de personnes. M. K.
Hanoune à propos du meeting populaire de demain Ce n'est qu'une première étape Le meeting commun de soutien avec le peuple palestinien, prévu aujourd'hui au siège de la centrale syndicale, n'est qu'une première étape dans la dynamique de mobilisation populaire, assurait hier la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), n'écartant pas la possibilité d'organiser des marches dans la capitale. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Imposant, le meeting qui se tiendra aujourd'hui, dès 10 heures au siège de la centrale syndicale et qui sera organisé conjointement par le Parti des Travailleurs (PT), l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), avec la collaboration notable de l'Organisation de l'Union des Syndicats africains (OUSA), en signe de solidarité avec le peuple palestinien et de dénonciation du génocide. C'est ce que la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), a considéré hier, lors d'une conférence de presse. Louisa Hanoune a ainsi estimé que ce meeting qui pourra être vu sur écran géant, constituera l'opportunité pour les citoyens de différents horizons de témoigner concrètement leur solidarité avec le peuple palestinien, victime d'une barbarie extrême que la dirigeante du PT ne manquera pas d'assimiler à celle commise par le nazisme. L'opportunité pour les citoyens algériens tant de démontrer, de manière «visible», leur préoccupation et leur indignation face au génocide en cours que de stimuler la cohésion, le «consensus» national, d'appuyer la position officielle de l'Algérie qu'elle qualifiera de «plus qu'honorable» et «la plus limpide». Un meeting commun dans la capitale qui devrait être «décliné» localement, indiquera la secrétaire générale, évoquant la possibilité pour les instances locales du PT d'agir en coordination avec les instances locales de l'UGTA dans plusieurs wilayas du pays, en organisant des rassemblements et autres actions potentielles. De fait, l'organisation de ce meeting commun ne constitue qu'une première étape dans la dynamique de mobilisation nationale et même internationale, considérera Louisa Hanoune. Voire, la secrétaire générale du PT n'écarte pas la possibilité d'organiser des marches populaires au niveau de la capitale. «Nous avons appelé à un grand rassemblement. Sur place, nous verrons des suites à donner», dira-t-elle. Indiquant qu'elle avait discuté la veille avec le Premier ministre sur la situation à Ghaza et sur les moyens de soutenir le peuple algérien, Louisa Hanoune assurera n'avoir «pas perçu de réticence, d'hésitations de la part de M. Sellal» sur les formes de mobilisation citoyenne. Ainsi, le gouvernement semble disposé à «garantir» les droits des citoyens à s'organiser, laisse entendre Louisa Hanoune qui précise néanmoins qu'aucun aval officiel n'a été émis, semble-t-il, même si Abdelmalek Sellal a donné «le feu vert» pour la couverture médiatique de cet événement. En outre, le parti de Louisa Hanoune compte coordonner avec le Croissant-Rouge algérien (CRA) ainsi qu'avec les militants du Front populaire palestinien en ce qui concerne l'acheminement et la distribution de vivres, médicaments et autres aides aux populations victimes du terrorisme israélien et prisonnières dans cette enclave de Ghaza. En ce sens, Louisa Hanoune indiquera avoir appelé le Premier ministre à «exercer des pressions» sur le gouvernement égyptien en vue de permettre la réouverture du passage de Raffah. Il s'agit de multiplier les aides tant financières que matérielles, insistera la dirigeante du PT, dans le la mesure où les Palestiniens ont le droit se défendre par tous les moyens.