De notre envoyé spécial à Constantine, Kamel Amarni Abdelmalek Sellal estime que le gouvernement algérien a fait tout ce qu'il fallait faire dans la gestion du drame qui a frappé le vol d'Air Algérie, ou «l'avion espagnol affrété par Air Algérie», tenait à faire remarquer le Premier ministre lors d'une conférence de presse animée hier samedi en marge de sa visite officielle à Constantine «On m'avait tenu informé du drame à 6h45, jeudi matin. Aussitôt, j'ai chargé le ministre des Transports de se rendre à l'aéroport et de constituer une cellule de crise». Pour Sellal, et contrairement aux affirmations de certains médias étrangers, l'Algérie a pleinement accompli son devoir. Il s'explique : «Un Hercule C 130 de l'armée algérienne qui se trouvait à Bordj-Badji-Mokhtar avait été dépêché sur les lieux de l'accident pour participer aux recherches et ce, en coordination avec les pays engagés (...) Le soir même de l'accident, un opposant malien qui se trouvait à Alger a informé notre ministre des Affaires étrangères du lieu du crash». Autrement dit, il suggère que l'Algérie est le premier Etat à détecter le lieu du drame. «C'est que, nous, reconnaît d'ailleurs Abdelmalek Sellal, nous avons toujours préféré travailler dans la discrétion. C'est d'ailleurs ce que nous avons fait dans cette affaire du Mali. Il n'était pas du tout facile de réunir tout ce beau monde, y compris les groupes armés, pour les convaincre de négocier». Concernant toujours le crash, le chef de l'Exécutif semble plutôt enclin à privilégier la piste des mauvaises conditions météorologiques, même s'il n'écarte pas de manière définitive toute autre piste, terroriste notamment. «Les deux boîtes noires ont été remises au bureau spécialisé dans ce genre d'enquêtes, le BEA à Paris.» Ceci étant, Sellal révélera également que le procureur général a ouvert une information judiciaire. Par ailleurs, le Premier ministre avait été interpellé sur deux autres questions brûlantes de l'actualité : les interdictions des marches à Alger, «y compris pour des marches de soutien à Ghaza» et, bien sûr, la dramatique situation à Ghardaïa. S'agissant des marches dans la capitale, Sellal persiste et signe, aucune manifestation ne va être autorisée sur la place publique. Quant au sujet de Ghardaïa, le chef de l'Exécutif révélera que «l'Etat a placé des caméras dans toute la ville. C'est ce qui va nous permettre désormais de suivre la situation et de savoir ce qui s'est passé exactement». Sellal effectuait, hier samedi, une visite officielle spéciale dans la wilaya de Constantine. Deuxième du genre depuis les dernières élections présidentielles et le grand remaniement ministériel qui s'en était suivi, la sortie de Sellal intervient après celle de Batna début juillet. A la différence que celle de Constantine avait, en plus, à se pencher sur la grande manifestation attendue pour 2015, «Constantine, capitale de la culture arabe». Pour ce faire, Sellal s'est fait accompagner par quinze ministres ainsi que de son chef de cabinet, une première, et ce, pour la tenue d'un conseil interministériel élargi aux autorités locales.