Le refus israélien d'envoyer une délégation au Caire pour des discussions en vue d'un cessez-le-feu à Ghaza n'est qu'une façon d'éviter de répondre de ses «massacres» dans l'enclave palestinienne, a affirmé hier le Hamas qui contrôle la bande de Ghaza. Une délégation palestinienne, composée notamment de responsables du Hamas et de l'Autorité palestinienne que dirige Mahmoud Abbas, est tombée d'accord dimanche sur un ensemble de demandes pour une trêve. Selon des membres de la délégation, les demandes ont été remises aux médiateurs égyptiens, qui doivent maintenant les transmettre à Israël. Israël a en effet refusé d'envoyer une délégation au Caire après avoir fait porter au Hamas la responsabilité de l'échec d'un cessez-le-feu vendredi. Israël veut «éviter de venir (au Caire) car ils ne veulent pas devoir répondre de leurs massacres à l'encontre du peuple palestinien qui vont en s'intensifiant», a déclaré à la presse depuis la capitale égyptienne Ezzat al-Rishq, haut responsable du Hamas. Mais, «qu'ils (les Israéliens) viennent ou pas, ils ne peuvent pas échapper (à leurs responsabilités) et le peuple palestinien uni les poursuivra devant la Cour pénale internationale», a-t-il ajouté. Israël observait hier une trêve unilatérale de sept heures, entre 10h et 17h locales (7h et 14h GMT) dans la majeure partie de la bande de Ghaza après l'indignation internationale suscitée notamment par une nouvelle frappe sur une école de l'ONU dimanche. La délégation palestinienne est parvenue dimanche à une position commune concernant ses demandes pour un cessez-le-feu pérenne dans le conflit avec Israël qui a déjà fait plus de 1 850 morts côté palestinien depuis le 8 juillet. Parmi celles-ci figurent notamment le retrait des troupes israéliennes de Ghaza, la fin du blocus imposé à l'enclave palestinienne, l'ouverture des points de passage aux frontières, l'élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et la libération de prisonniers palestiniens. «Il y a un consensus entre toutes les factions palestiniennes sur le fait que Ghaza ne peut pas retourner à un blocus», a déclaré M. Rishq. «C'est un droit naturel du peuple de Ghaza de vivre (libre) comme n'importe quel autre peuple dans le monde», a-t-il souligné. «Les responsables égyptiens vont essayer de faire pression directement auprès de l'autre côté (israélien) pour que ces demandes soient exaucées, et Israël pourrait rectifier sa position et envoyer une délégation à la dernière minute», a-t-il ajouté. Selon l'agence officielle égyptienne Mena, les demandes ont été transmises hier au chef des renseignements égyptien. Azzam al-Ahmed, à la tête de la délégation palestinienne, a également exprimé l'espoir qu'Israël envoie finalement des représentants au Caire. Ceci pourrait aider «l'Egypte à jouer son rôle pour mettre fin à l'agression (israélienne à Ghaza) et pour exaucer les demandes palestiniennes grâce aux négociations que (Le Caire) mène avec les deux parties» en conflit, a-t-il déclaré à la presse.