Un partenariat algéro-américain renforcé notamment dans le domaine énergétique. Une perspective pour laquelle l'Algérie développe davantage d'offensivité. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Le secrétaire américain à l'Energie, Ernest Moniz, effectuera en septembre prochain une visite en Algérie, la seconde en quelques mois. Finalité de cette visite, approfondir les discussions sur des projets en partenariat dans le domaine énergétique. Un partenariat dont le ministre américain avait justement discuté mercredi dernier avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en visite à Washington dans le cadre du 1er Sommet Etats-Unis—Afrique, ouvert du 4 au 8 août en présence de 40 chefs d'Etat et de gouvernement africains. De fait, le développement du partenariat bilatéral dans le domaine de la valorisation des hydrocarbures tant conventionnels (pétrole et gaz) que non conventionnels (gaz et huiles de schiste...), l'efficacité énergétique, la fourniture d'équipements ainsi que le transfert de savoir-faire et l'accompagnement, ont constitué le focus des entretiens que le Premier ministre, accompagné des ministres de l'Energie et de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi et Abdesselem Bouchouareb, a eus avec plusieurs dirigeants de l'establishment énergétique et industriel américain. Ainsi, la firme Anadarko dont le P-dg, Al Walker, a été reçu par le Premier ministre entend poursuivre et renforcer son partenariat avec Sonatrach dans le domaine de l'exploration des hydrocarbures conventionnels mais aussi non conventionnels, et dans l'offshore. Déjà partenaire de Sonelgaz dans le domaine de la fabrication de turbines et la consolidation de l'offre électrique (réalisation d'un mégacomplexe d'un coût de l'ordre de 2 milliards de dollars) mais aussi dans le domaine de la santé, la firme leader General Electric entend booster davantage ses engagements en Algérie. Justement, la possibilité de lancer en partenariat avec le groupe américain d'autres investissements a été évoquée par le Premier ministre lors de l'audience accordée au P-dg de GE, Jeffrey R. Immelt, et lors de laquelle Abdelmalek Sellal s'est montré un VRP dynamique de l'establishment économique algérien. Un marketing offensif que l'officiel algérien a également exercé avec les managers des sociétés Variane Medical Systemes et Air Product Chemicals (leader mondial de la fourniture d'hydrogène et d'hélium). Soit des opportunités larges de coopération en matière d'acquisition et maintenance des systèmes de radiothérapie, l'approvisionnement en matériaux pour semi-conducteurs, l'hydrogène de raffinerie, la gazéification du charbon et la liquéfaction du gaz naturel. Une offensive qui s'explique par la stratégie à l'œuvre en Algérie et visant à booster la valorisation de tous types d'hydrocarbures, le développement d'une industrie énergétique locale ainsi qu'à améliorer l'image du pays et l'attractivité du domaine minier algérien. Ce qui implique de renforcer le partenariat bilatéral entre les compagnies américaines et Sonatrach et Sonelgaz, encourager les opportunités d'affaires et d'investissements... Mais une offensive que l'Algérie déploie également au niveau régional, dans le cadre d'un partenariat renforcé entre les Etats-Unis et le continent africain. Ce que la déclaration de l'Algérie à ce sommet Etats-Unis—Afrique a justement préconisé «pour mieux répondre aux priorités et besoins de l'Afrique» en matière de développement infrastructurel, diversification économique et intégration accélérée. En ce sens, l'Algérie plaide notamment pour le renforcement des mesures incitatives en matière de garantie des prêts et d'appui au financement d'entreprises américaines investissant à l'extérieur. Outre d'appeler à appuyer le projet du gazoduc transsaharien, un projet structurel et devant couvrir les besoins énergétiques d'une partie du Sahel, l'Algérie demande un partenariat pour le développement des énergies nouvelles et dans la recherche et l'exploration de nouveaux gisements d'hydrocarbures.