L'éradication de l'informel constitue un préalable pour toute nouvelle réglementation des activités commerciales. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) C'est ce que le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, a affirmé hier, lors d'une conférence sur le commerce occasionnel. Il ne sert à rien de revoir le dispositif réglementaire régissant l'activité commerciale légale, considère-t-il, tant que l'informel n'a pas été éradiqué. Un informel qui continue de sévir dans le secteur de la distribution des produits notamment alimentaires mais aussi au niveau de l'importation. En ce sens, le représentant de l'UGCAA invitera le ministère du Commerce à «accentuer» le contrôle du commerce extérieur, à combattre les pratiques de monopole et de spéculation qui y sévissent parfois. Il s'agira ainsi de contrôler les importateurs qui changent d'activité de manière illégale, occasionnelle et sans aucune maîtrise des spécificités de leur nouvelle activité. Comme Tahar Boulenouar appellera les services de contrôle et de régulation commerciaux à agir au niveau des points de vente informels, à assurer un contrôle davantage efficient des réseaux de transport et de stockage des produits alimentaires, mais aussi à sévir à l'encontre des «vendeurs» occasionnels, ceux qui changent d'activité notamment durant le mois de Ramadhan, en été et à certaines périodes de l'année, sans toutefois être immatriculés au niveau du registre de commerce et qui exercent dans l'informel, dans des conditions illicites. Et ce, dans la mesure où le commerce occasionnel, considère-t-on, constitue une forme de concurrence déloyale au commerce légal permanent, «altère» l'activité commerciale et favorise l'anarchie des prix. Comme il s'avère «dangereux» dans la mesure où les règles d'hygiène et de préservation de la santé ainsi que celles de la bonne traçabilité des marchandises notamment alimentaires ne sont pas respectées mais aussi d'autant que certaines activités occasionnelles peuvent être exploitées par les réseaux de contrebande et à des fins criminelles (recel, commerce des stupéfiants et autres produits illégaux...).