C'est l'Aïd. Comme chaque année, les commerces ne dérogent pas à la règle. Tous les rideaux sont baissés. La permanence a été encore une fois, zappée par les commerçants. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Les fêtes de l'Aïd se suivent et se ressemblent. Comme à l'accoutumée, les commerces ont gardé leurs rideaux baissés. Cette année encore, nombre d'Algériens se sont retrouvés privés de pain, de lait, de moyens de transport et plein d'autres services. La rigueur de la loi portant sur les conditions d'exercice de l'activité commerciale obligeant les commerçants à approvisionner le citoyen en produits de large consommation, adoptée récemment, semble ne pas avoir un effet dissuasif pour le moment. Les sanctions sont pourtant «très lourdes» : une amende de 5 000 à 300 000 dinars ainsi que la fermeture du commerce d'une durée de 10 à 30 jours. Selon le porte-parole de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), Hadj Tahar Boulenouar, la liste de permanence, établie par la Direction du commerce de la wilaya, n'a concerné pour cette première fois, que les boulangeries. Il indiquera que cette opération sera étendue aux marchands de fruits et légumes, aux magasins d'alimentation générale, aux restaurants ainsi qu'aux chauffeurs de taxi dès l'Aïd El Adha. «Sur les 8 000 boulangeries qui se sont engagées à assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd, 7 000 d'entre elles ont ouvert», dit-il. Des désistements qu'il argue par les coupures d'électricité enregistrées à deux jours de l'Aïd à Alger, Oran, Tipasa et dans certaines wilayas de l'est du pays. «Ces pannes d'électricité ont dissuadé certains boulangers à travailler durant les jours de la fête de l'Aïd. Ils ont appréhendé des pertes comme celles enregistrées durant le mois de Ramadhan 2012», a-t-il expliqué. A Alger, il a assuré que près de 400 boulangers ont travaillé. Pourtant, «Ils ont commencé très tôt le matin et ont fermé vers 6h30 et 7h00», a-t-il précisé. Une boulangerie qui ferme à 7 heures du matin, a-t-elle réellement travaillé ? Par ailleurs, Boulenouar a déploré que les listes des commerçants pour assurer la permanence les jours de l'Aïd aient été établies sans concertations avec l'UGCAA, représentante des commerçants. Il cite ainsi le cas de la capitale où la Direction du commerce a élaboré la liste des boulangers «sans faire appel à l'UGCAA».