À l'arrêt depuis des mois pour cause de difficultés de redémarrage avec pour conséquence la mise en congé d'office pour plusieurs semaines de l'ensemble des 5 200 salariés, faute d'entrée d'argent frais tiré de la commercialisation de ses produits, le haut fourneau (HF) n°2 a finalement pu être redémarré mercredi dernier. Ce laborieux redémarrage d'une installation qui forme, du reste, le cœur de la zone chaude sans laquelle il n'y aurait pas une seule coulée de fonte, permettra une reprise graduelle de production de la matière première destinée aux autres unités du complexe d'El Hadjar. Il produira dans une première phase de la fonte de soufflage destinée au laminoir fil et rond (LFR), dont la mise en marche s'est faite juste après le redémarrage du HF n°2. Selon une source proche de la direction, le retour à la production du HF n°2 favorisera, dans un temps réduit, le retour à la normale des autres unités du complexe d'El Hadjar tels les laminoirs à chaud et à froid, les aciéries à oxygène et électrique. Les difficultés financières de l'entreprise ne sont pas limitées uniquement à la faible commercialisation de ses produits mais elles sont aussi dues à l'importation de matières premières comme les billettes qui suppléaient à une production cahin-caha du HF n°2 avant son arrêt total. Une première alerte sur la situation du complexe sidérurgique, on s'en souvient, a été lancée par le député et ancien SG du conseil syndical de l'entreprise ArcelorMittal Annaba, Smaïl Kouadria. Ce dernier avait axé dans son interpellation du ministre du Commerce sur la grave situation de la filière ArcelorMittal pipes&tubes Algérie (AMPTA), qui n'arrive pas à honorer une commande pour la réalisation du gazoduc reliant au réseau de gaz les deux villes Illizi-Djanet sur 420 km, tel que prévu par Sonatrach TRC -transport par canalisations. Il lui a demandé son approbation pour l'exonération de frais de douane relatifs à la matière première (lingots en acier) prévue pour être importée de Pologne. La raison est liée à l'épuisement des stocks de matière première généré par le retard du démarrage du haut fourneau n°2. L'importation d'une partie de lingot d'acier (stock de secours) pour la transformation en tubes nécessaires à satisfaire cette commande, fait remarquer Kouadria. Tout en soulignant que la satisfaction de cette commande peut sauver cette filiale et par conséquent, ses 350 salariés d'un chômage certain. Tant que le conflit syndico-syndical dont l'enjeu est le contrôle par des clans de la manne financière que forme le plan d'investissements pour 500 millions de dollars perdure, il est à craindre pour le devenir de l'un des fleurons de l'industrie algérienne. A l'approche de la mise en application de ce plan, ces derniers, principalement les deux clans connus, redoublent de férocité afin d'arracher le maximum de gains au detriment des travailleurs et de leur outil de production.