A travers le wali, qui a d'effectu�, dans la da�ra de A�n- Hammam, mercredi dernier, sa 4e tourn�e d'inspection et de travail sur le terrain apr�s celles de Makouda, Ouaguenoun et Iferhoun�ne, l'Etat reprend langue avec les citoyens r�unis en assembl�es, apparemment repr�sentatives, face aux autorit�s communales et de da�ra. L'Etat tente ainsi de r�tablir les ponts rompus de fa�on tragique il y a plus de trois ans. Fatigu�s de s'observer en chiens de fa�ence, de se m�fier quand ils ne d�fient pas, n'ayant, par ailleurs, aucune autre alternative, l'Etat et les citoyens essaient de renouer les liens normaux qui n'auraient jamais d� �tre rompus si les pouvoirs publics avaient su �couter les dol�ances, associer les citoyens aux d�cisions qui engagent leur avenir, tenir compte des avis contraires, respecter les engagements qu'ils prennent, en un mot, gouverner avec le peuple et non contre lui. Sommes-nous � la veille ou au d�but d'une refondation des relations de l'administration avec les citoyens comme le laisse entendre le wali qui appelle ses services � l'adaptation aux nouvelles exigences, � l'efficacit� et � la rationalit�, r�pondant ainsi � une multitude de critiques, d�nonciations et revendications ? On ne peut pas pr�juger de l'avenir par une r�ponse n�gative qui ressemblerait � un proc�s d'intention, r�pondre par l'affirmative serait faire comme si les pr�c�dents du m�me genre, rest�s parfois sans lendemain, n'ont jamais exist�. Des dialogues de sourds assez souvent, qui ont donn� naissance � diverses formes de protestation et � l'�clatement de crises dont la derni�re, celle du Printemps noir, aura �t� des plus sanglantes, sont entr�s dans les mœurs depuis la belle �poque du parti unique. La bureaucratie, les int�r�ts �troits, les contradictions partisanes ou claniques, l'arbitraire et autres pesanteurs sociologiques ont tenu en �chec dans beaucoup de cas les volont�s sinc�res d'abattre les barri�res s�parant l'administration des citoyens et de lever les obstacles qui freinent le d�veloppement local. La s�ance de travail pr�sid�e par le wali au lyc�e Ben-Boula�d de A�n-El-Hammam a mis en �vidence, encore une fois, le foss� qui s�pare l'administration des citoyens. Bien que filtr�s � travers des invitations, les participants se sont faits l'�cho d'innombrables revendications, de s�v�res critiques � l'�gard des �lus locaux et parfois de graves accusations de favoritisme et de dilapidation du foncier. La coordination des 22 comit�s de villages de la commune de A�n-El-Hammam aura �t� particuli�rement pr�cise, exhaustive et virulente � l'�gard des gestionnaires locaux, �lus et autres responsables de la dilapidation du foncier et de l'anarchie qui r�gne en milieu urbain, � savoir squattage des trottoirs, des cages d'escalier et des espaces verts, d�bits de boissons alcoolis�es de part et d'autre d'un lyc�e ainsi qu'� c�t� d'un CEM et d'une mosqu�e, �tat des routes lamentable, circulation automobile quasi impossible... Certains intervenants de la commune d'Akbil se sont plaints du favoritisme de l'administrateur communal au profit de son village, d�veloppant, en particulier, une discrimination flagrante vis-�-vis des villages Ighil Ali et Ath Sidi-Sa�d. Intervenant en fin de tourn�e � travers une partie des tr�s nombreux villages de la da�ra, plus d'une centaine, la s�ance de travail qui a dur� cinq heures, de 18 � 23 h, aura �t� l'occasion pour les �lus de rendre compte de leurs bilans et de tracer quelques perspectives soutenues, parfois, par quelques comit�s de village mais vigoureusement critiqu�s ou d�nonc�s par d'autres. Les repr�sentants des comit�s de village ne se sont pas content�s des interventions de circonstance n�cessairement r�sum�es, profitant de l'unique occasion qui leur a �t� offerte depuis des ann�es, ils ont tous remis des rapports d�taill�s sur leurs observations et revendications. Celles-ci ont trait � l'alimentationen eau potable, � l'assainissement, � la pollution de l'environnement, au logement social et � l'autoconstruction, � la jeunesse frapp�e de plein fouet par le ch�mage end�mique et priv�e d'infrastructures sportives et socioculturelles, aux routes et pistes agricoles, � la sant�... Des demandes innombrables accumul�es depuis des ann�es et dont la plupart sont prises en charge, affirme le wali qui, en guise de r�ponse aux revendications r�currentes, ass�ne quelques chiffres de sommes consacr�es au d�veloppement local et quelques op�rations en cours. Une grosse op�ration d'assainissement des eaux us�es et de d�chets solides est en cours d'�tude, assure-t-il. Sept � huit milliards de centimes sont consacr�s annuellement au ramassage scolaire qui sera renforc�, 10 � 15 milliards pour la r�habilitation des infrastructures scolaires, 60 autres pour l'�quipement des communes en mat�riels divers sont en cours de livraison... Les jeunes ch�meurs sont invit�s � s'investir dans l'agriculture, o� la plupart des op�ration sont financ�es dans des proportions de 40 � 60 %, et dans les cr�neaux de l'Ansej. Les directeurs concern�s par les deux domaines sont invit�s � examiner les choses sur place avec les autorit�s locales. En mati�re d'autoconstruction, le wali affirme que 4 000 aides ont �t� allou�es l'an dernier � la wilaya qui en a re�u 3 700 autres cette ann�e. Il s'est �tonn� d'apprendre que 200 sinistr�s de 2001 n'aient pas �t� pris en charge en leur temps alors que la wilaya disposait de l'argent n�cessaire. Il demandera en r�ponse � un probl�me soulev� par des intervenants, qu'on recense tous les handicap�s, adultes et enfants, pour une prise en charge effective. La wilaya, dit-il, a tous les moyens n�cessaires... L'h�pital de A�n-El-Hammam ne subira pas l'extension demand�e, il faut d'abord le rentabiliser et l'am�liorer sur les plans mat�riel et encadrement. L'�quipement du pavillon des urgences inaugur� au cours de la tourn�e est pr�vu, les unit�s de soins d�pourvues d'ambulances en seront dot�es prochainement. Pour ce qui est de la remise en �tat des routes, le wali se contentera, l� aussi, de dire que le r�seau de routes nationales et chemins de wilaya est repris en totalit�.