La fièvre aphteuse semble ne pas influer sur les habitudes alimentaires des Algérois. Ils continuent à consommer de la viande rouge notamment la viande bovine et les boucheries ne désemplissent pas. Rym Nasri - Alger (Le Soir) – Hier, au marché Ferhat-Boussaâd (ex-Meissonier) à Alger, les étals de la viande rouge comme ceux de la viande blanche ne désemplissaient pas. La fièvre aphteuse ne semble pas constituer un obstacle pour les chalands. Rezki est dans le métier de la boucherie depuis plusieurs années. Selon lui, les prix de la viande sont toujours les mêmes depuis le mois de Ramadhan. Toutefois, il reconnaît l'existence d'une «petite appréhension» qui a été ressentie depuis l'apparition de la fièvre aphteuse. Une appréhension qu'il explique par l'«ignorance» de certains. «Ma marchandise est une viande locale et certifiée», précise-t-il avant d'assurer que ses clients «fidèles» font confiance à son commerce. «Ils achètent les yeux fermés », dit-il. Fidèle à son boucher, Nabila, une sexagénaire, choisit un gros morceau de viande bovine, exposé dans le comptoir. N'ayant pas changé ses habitudes alimentaires, cette habituée du marché Ferhat-Boussaâd continue à acheter de la viande rouge. «Tant que le contrôle de la viande est assuré et la griffe est apposée, je fais confiance à cette viande», dit-elle. Pour elle, les médias exagèrent en amplifiant l'évènement. Par contre, ajoute-t-elle, «ma famille à l'est du pays ne consomme plus de la viande rouge et se rabat sur la volaille. A l'est, les gens voient de leurs propres yeux les ravages de la fièvre aphteuse sur le cheptel bovin et ont donc très peur». Même afflux chez Boubekeur, une autre boucherie dans le vieux marché algérois qui propose aussi une marchandise locale. L'étal ne désemplit pas. Là aussi, les prix ne dérogent pas à la règle. Toujours élevés, le prix du gigot d'agneau est de 1450 Da et celui du foie d'agneau de 2800 DA. Le filet de bœuf est proposé à 2400 DA et la côte de veau à 1000 Da. Selon le vendeur, les prix n'ont ni augmenté, ni baissé. «Contrairement à nos craintes, la consommation a augmenté et nous écoulons vite la marchandise», dit-il. Marzouk et Mourad patientent devant l'étal de la boucherie. Ils attendent leur tour pour être servis. Les deux amis semblent très confiants quant à la qualité de la viande exposée. «Cette maladie n'est pas transmissible de l'animal à l'humain», précise Marzouk. Et à son ami d'enchaîner : «D'habitude je consomme de la viande blanche, la viande rouge, je ne la consomme qu'occasionnellement. Mais je n'ai pas pour autant exclu la viande rouge malgré toute cette appréhension.» Dans sa boucherie qui fait face au marché T'nache de Belouizdad à Alger, Fouad affirme que le prix de la viande est stable depuis le début de l'été. Derrière son étal, il sert ses clients qui à aucun moment n'évoquent la fameuse fièvre aphteuse. «Ma famille est dans le métier de la boucherie depuis des années et nous avons notre clientèle qui nous fait confiance», dit-il. Vendeur de volaille, Mohamed affirme que les prix n'ont pas augmenté. Le poulet éviscéré est à 260 dinars le kilo et la dinde à 350 dinars le kilo. «Nous avons à peine gagné 10% de clients. Les autres continuent à acheter de la viande rouge», dit-il.