A l'abattoir du Ruisseau comme à celui d'El Harrach, l'arrivage de la viande bovine est passé au peigne fin. Sur les prix comme sur la disponibilité, l'épidémie de la fièvre aphteuse qui se propage dans le pays, ne semble pas, par contre, trop influencer. Du moins pour le moment. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Malgré l'interdiction de circulation et de transport de cheptel, après la détection de foyers de fièvre aphteuse à l'est et au centre du pays, les taurillons affluent toujours aux abattoirs de Ruisseau et d'El Harrach. «Nous recevons des arrivages de bovins à partir de plusieurs wilayas, exceptées celles où l'épidémie s'est propagée. Mais il faut savoir que leur sélection comme leur transport sont soumis à un contrôle strict et que dans la plupart des cas, un vétérinaire fait le déplacement avec les taurillons», explique un employé de l'abattoir de Ruisseau, tout en faisant savoir que le plus gros de leur approvisionnement provient de la région d'Alger. La capitale fait pourtant partie des 17 wilayas affectées par le virus de la fièvre aphteuse. Sur ce point, il affirme que les six vétérinaires au service de l'abattoir font preuve de beaucoup de vigilance. Sur les prix, la même source souligne que l'épidémie n'a pas beaucoup influé. Pour la viande importée, le kilogramme est à 680 DA, alors que pour le bovin local, le kilogramme est cédé à 750 DA. Quatre camions frigorifiés étaient en effet, stationnés à l'intérieur de l'abattoir et proposaient du bovin espagnol au prix préalablement indiqué. Quant au bovin local, un autre employé fait savoir que l'arrivage du jour avoisine les cent têtes. «D'habitude nous recevons un peu plus, entre 150 et 160 têtes... mais cela dépend des jours, surtout que l'épidémie a quelque peu freiné le marché», témoigne-t-il. Mais il reste que l'abattoir, comme le marché, sont suffisamment alimentés, puisque poursuit-t-il, il y a beaucoup de grandes boucheries dans l'Algérois, qui font l'élevage et l'engraissement du bovin, en prévision de pareilles crises. «Au niveau de la capitale, les conséquences de l'épidémie ne sont pas très ressenties. C'est plutôt dans les wilayas les plus exposées au virus que la crise demeure. A l'est du pays, des éleveurs pris de panique, font carrément dans la liquidation et proposent la viande bovine entre 300 et 400 DA le kilogramme», conclut-il. Enfin, il est à signaler qu'en 2013 l'ensemble des abattoirs du pays ont reçu 354 276 têtes bovines, selon les précisions du ministère de l'Agriculture.