Jay Z et Beyoncé ont été fidèles à leur réputation. Ils ont fait le spectacle pendant 2h30 au Stade de France pour le premier de deux concerts parisiens clôturant une inédite et lucrative tournée commune du couple star du rap et du R'n'B américain. Cerné depuis des semaines par des rumeurs de séparation relayées par la presse people, le couple a terminé sa soirée parisienne main dans la main et par un baiser sur Young Forever, au terme d'une soirée effrénée où les deux stars ont surtout passé leur temps à se croiser, chacun chantant ses tubes. Seules dates européennes de cette tournée commune inédite, baptisée On the Run («En fuite»), les deux concerts au Stade de France, vendredi et samedi, sont à guichets fermés, selon le producteur Live Nation. Ces prestations mettront le point final à une tournée qui a débuté par 19 concerts aux Etats-Unis et au Canada pendant l'été. La Queen Bey et le gangster Jay Z ont attendu que la nuit soit tombée sur Paris pour faire leur apparition, tout de noir vêtus, en chantant en duo 03 Bonnie & Clyde, titre qui fut leur première collaboration en 2002 et a été érigé en thème du soir. Combinaison moulante sexy et cheveux au vent pour elle, bonnet, chaîne en or et veste pour lui, ils enchaînent rapidement sur le Upgrade U de Beyoncé. Voilà donné le ton d'une soirée avec peu de temps morts, pour plus de quarante titres au menu, pour certains dans des versions raccourcies. Pour faire le show, à chacun son style : Jay Z assène ses tubes — On to the Next One, Niggas in Paris ou Hard Knock Life — le plus souvent seul sur une scène qu'il arpente de long en large en haranguant la foule. Beyoncé, accompagnée d'une armada de danseuses et multipliant les changements de tenues, mise sur les chorégraphies tantôt sensuelles, tantôt plus martiales pour faire danser les fans sur Crazy in Love, Run the World ou Single Ladies. La diva du R'n'B, révélée dans les années 90 avec Destiny's Child, avait aussi prévu quelques invités de marque : la rapeuse américaine Nicki Minaj sur l'énergique Flawless et les fameux Twins, des danseurs français vedettes du hip-hop, Laurent et Larry Bourgeois, pour se trémousser à ses côtés. Mais au-delà des tenues affriolantes de Beyoncé ou des rimes de Jay Z, les spectateurs ont guetté, et bruyamment salué, chaque petit geste d'affection entre les deux stars multimillionnaires. Aux rumeurs de séparation, le couple a déjà répondu ces derniers temps en s'affichant publiquement en famille, comme lors des MTV Video Music Awards fin août aux Etats-Unis, ou lors de vacances en Corse la semaine dernière. Au Stade de France, les fans auront eu droit à un petit câlin à la fin de Drunk in Love puis à ce final main dans la main avec projection sur grand écran d'une vidéo de la petite fille du couple. Mais il aura surtout vu un duo particulièrement bien rodé d'artistes rompus aux grandes enceintes. En dépit de critiques parfois mitigées dans la presse américaine, la tournée s'est avérée très lucrative avec «plus de 100 millions de dollars» (77 M euros, selon Live Nation) de billetterie engrangés pour un mois et demi de tournée. La tournée aurait attiré environ 1 million de spectateurs en tout sur les 21 dates. Selon les calculs d'un expert en billetterie publiés sur le site du magazine américain Forbes, cette tournée serait même, avec plus de 5 millions de dollars générés par show, la deuxième la plus lucrative en termes de revenus bruts par concert derrière le 360° Tour de U2 (110 concerts entre 2009 et 2011, 6,5 millions de dollars par spectacle). Les shows parisiens sont filmés par la chaîne américaine HBO. En France, une diffusion est prévue le 21 septembre sur Canal+.