Par Arris Touffan Une amende de 20 000 ou 30 000 dinars pour les harraga qui se font prendre, c'est censé dissuader les suivants. Tu parles ! Pas sensé du tout ! C'est comme appliquer un joli cautère sur une jambe de bois. Que dalle ! ça ne sert strictement à rien. Pas plus que ne sert à grand-chose tout ce dispositif destiné à les empêcher de prendre la mer et de s'exposer au risque de mort. C'est comme l'histoire de la flèche et du bouclier. Plus on a perfectionné la flèche pour rendre le bouclier inefficace, plus on a, de l'autre côté, amélioré le bouclier pour que la flèche se brise dessus. Quoi qu'on fasse, les harraga trouveront le moyen de se tirer. Si, quand même, il y a un moyen ! Ou même deux ! Le premier, c'est de rendre ce pays vivable. Que les jeunes n'aient pas besoin d'aller chercher ailleurs. Le deuxième, c'est de rendre la circulation des personnes entre nous et l'Europe aussi fluide que celle des marchandises et de l'argent. Un jeune qui voyage en Europe muni d'un visa revient quand ça ne tient pas. C'est rarement le cas des harraga. En attendant, chaque jour nous apporte son lot de nouveaux noyés. Ce n'est pourtant pas la mer à boire pour un pays qui regorge de fric comme l'Algérie que de se rendre vivable, bon sang ! A. T.