Ancien pugiliste dans les années 80, Abdelmadjid Cherifi est actuellement le DTS de la section boxe du CRB Heuraoua, un club créé en 2005. Dans cet entretien, il évoque les difficultés auxquelles il est confronté en tirant même la sonnette d'alarme sur l'état du noble art algérien mais tout en proposant des solutions. Le Soir d'Algérie : quel est l'effectif de la section boxe du CRB Heuraoua dont vous êtes le DTS ? Abdelmadjid Cherifi : Actuellement, nous avons onze boxeurs seniors, huit juniors et quatorze cadets. Et quel est le montant de votre budget annuel ? Nous fonctionnons avec ce que nous attribue la DTS soit un budget d'un montant de cinq cents mille dinars. Bon, il faut dire que ce n'est pas suffisant du fait qu'on ne peut pas participer aux championnats interwilayas, car les frais de déplacement et d'hébergement sont excessifs et notre subvention ne peut pas couvrir toutes ces dépenses. Quelle serait la somme idéale pour vous ? Moi, j'estime que notre budget minimum devrait atteindre un million de dinars. Lors du gala du 20-Août-1955, vos boxeurs ont démontré de bonnes qualités. La boxe est en plein essor à Heuraoua... Nous avons de bons boxeurs mais nous souffrons d'un manque de salle d'entraînement. Actuellement, nous sommes obligés de nous déplacer à la Marsa pour nous entraîner. J'ai déjà écrit une lettre à Madame la présidente de l'APC de Heuraoua pour exploiter un terrain qui n'est pas utilisé par les joueurs de football, mais sa réponse a été négative sous prétexte que la boxe ne peut se pratiquer que dans une salle. Finalement, la boxe à Heuraoua est à l'image du noble art algérien qui se meurt petit à petit. Le noble art algérien se meurt parce qu'il y a d'abord une absence d'infrastructures et de compétitions. De mon temps, dans les années 80, à Bordj-El-Kiffan, il y avait un gala de boxe chaque semaine et je n'avais qu'un seul combat à préparer. Aujourd'hui, les compétitions sont rares et quand elles sont programmées, c'est un cumul inhumain. Que voulez-vous dire ? On programme des boxeurs cadets qui doivent livrer quatre ou cinq combats dans la même journée pour atteindre la finale, ce qui n'est pas normal. Avez-vous des solutions à proposer pour faire revivre la boxe algérienne ? Dans le temps, la boxe était le seul sport de combat reconnu. Aujourd'hui, il y a la présence d'un tas de disciplines dérivées comme le kick-boxing, la boxe-thaï, le kempo et bien d'autres. Cela a divisé le public traditionnel de la boxe. Maintenant pour faire revivre le noble art, je dirais qu'il faut qu'il y ait un retour aux compétitions et aux galas réguliers, c'est-à-dire chaque semaine et que dans le domaine de la communication, la presse médiatise plus la boxe pour que les sponsors soient plus nombreux.