Par Kader Bakou Sommes-nous en train d'assister à un auto-malthusianisme ou à un malthusianisme anti-musulmans à grande échelle ? Le malthusianisme est une politique prônant la restriction démographique. Elle est inspirée par les travaux de l'économiste britannique Thomas Malthus (1766-1834). Le terme «malthusianisme» a été utilisé pour la première fois par le Français Pierre-Joseph Proudhon en 1849. À l'origine, doctrine hostile à l'accroissement de la population d'un territoire ou d'un Etat et préconisant la restriction volontaire de la natalité, le «malthusianisme» désigne aujourd'hui toute attitude réservée devant la vie et le développement. Dans le «monde» dit arabo-musulman, tous les chemins, y compris la démocratie, mènent apparemment à la mort. Scénario 1 : un soulèvement populaire «spontané» qui fait beaucoup de victimes et qui débouche, plus tard, sur des «réformes démocratiques». Dans ces pays, les partis politiques ne se différencient pas par leurs programmes économiques (droite, gauche ou centre), mais par des clivages «idéologiques» qui mettent souvent face à face islamistes et démocrates. Comme les peuples sont conservateurs (voir la Psychologie des foules de Gustave Le Bon), ils votent islamistes. Les Occidentaux vont faire mine de soutenir les démocrates et les encouragent à faire tomber les régimes islamistes élus. Quand c'est fait, les Occidentaux jouent la comédie de la «surprise» devant ce fait accompli et s'en lavent les mains. C'est alors que le terrorisme apparaît, un terrorisme que les islamistes, généralement, se gardent bien de dénoncer. Résultat : des musulmans se font tuer, apparemment, par d'autres musulmans, avec des armes occidentales. Scénario 2 : là on brûle les étapes. Un soulèvement armé (jusqu'aux dents) se lance à l'assaut du pouvoir. Selon sa dénomination, il est soutenu médiatiquement et «diplomatiquement», soit par des islamistes, soit par des démocrates locaux et occidentaux (comme en Libye et en Syrie). Si le pouvoir tombe, c'est le chaos et des musulmans qui continuent à s'entretuer. Si le pouvoir tient, les «rebelles» se muent en groupes plus ou moins islamistes avec une prolifération de groupes qui s'entretuent. Résultat : les musulmans tuent et se font tuer, de plus en plus, par d'autres musulmans, avec des armes occidentales. Scénario 3 : une intervention militaire occidentale (Afghanistan, Irak, Libye) qui ouvre les portes du chaos. Résultat de ce «développement durable» : des musulmans rescapés des bombardements otanesques, qui tuent et se font tuer par d'autres, apparemment musulmans, avec des armes occidentales. Dans le monde arabo-musulman, donc, tous les chemins semblent mener à la mort et, avec le temps, à plus de morts. Si c'est un complot destiné à limiter le nombre des musulmans dans le monde, les musulmans doivent le déjouer et ne pas tomber dans le piège. Si ce n'est pas un complot, c'est encore plus grave, car cela veut dire que le musulman est incapable de vivre sa vie en paix et qu'il est de ce fait l'unique responsable de ses propres malheurs. K. B.