Le président du parti AHD54, Ali Fawzi Rebaïne, a assumé hier, en conférence de presse, sa démarcation volontaire de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD). Pour lui, cette dernière n'est plus une initiative de l'opposition du moment qu'activent en son sein d'anciens chefs du gouvernement et d'anciens ministres. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Ali Fawzi Rebaïne a dit concevoir autrement l'apposition, manquant de peu de s'ériger en dépositaire du label opposition. «J'avais moi-même entrepris des contacts avec des responsables de partis politiques avant l'élection présidentielle pour former un pôle de l'opposition. Les Hamrouche, Benflis, Sifi et les anciens ministres ne sont pas de l'opposition. Je ne reconnais pas la CLTD en tant qu'opposition. On ne fait pas du neuf avec du vieux», a affirmé Rebaïne qui s'est présenté devant la presse pour vider un trop-plein de critiques à l'encontre non seulement du gouvernement mais aussi de la classe politique. «L'alternative n'est ni chez les militaires, ni les anciens chefs du gouvernement. L'alternative est chez le peuple», a-t-il clamé, comme pour attester de la nullité des efforts de restructuration qu'accomplit l'opposition. Le président d'AHD54, qui ne s'est pas trop signalé, depuis l'élection présidentielle d'avril dernier, à laquelle il a pris part, ne dessine pas, le concernant, d'autres perspectives. Son discours, diffus, reste figé, prisonnier de constatations auxquelles peut se rendre le commun des Algériens. D'ailleurs, l'entame de sa conférence de presse, à l'objet difficilement cernable, s'est voulue un rappel de ce que Bouteflika demeure toujours malade, qu'il ne se meut pas, ne parle pas et ne commet point de discours ni ne voyage à l'intérieur du pays et à l'étranger. «Les médecins qui lui ont délivré le certificat médical de bonne santé sont, de cela, responsables devant l'Histoire. Les magistrats du Conseil constitutionnel portent également la même responsabilité», a-t-il clamé, avant de s'interroger sur la direction que prend l'Algérie. Brassant dans le vaste horizon des chantiers politiques et économiques, Ali Fawzi Rebaïne dira que le projet de loi de finances 2015 est «une distribution de la rente». Il critiquera le projet Renault Algérie qui, selon lui, n'est pas profitable à l'Algérie, et dénoncera, entre autres, le projet de chemin de fer entre Thénia et Tizi-Ouzou confié à un entrepreneur sans expérience pour un montant de 6 000 milliards de centimes. Plus globalement, le président d'Ahd54 a estimé que le mode de gouvernance n'a pas évolué depuis 1999, avec ce que cela a généré comme scandales de corruption. Il a par ailleurs dénoncé les poursuites judiciaires et la condamnation de Ould Dadda qui a diffusé des vidéos qui suggéraient l'implication des policiers dans les événements de Ghardaïa. «C'est une grave atteinte à la liberté».