Trois jours après le kidnapping du guide des montagnes français Hervé Gourdel, l'incertitude et l'opacité n'en finissaient pas de grossir, hier, et sur les circonstances de ce premier acte signé par ce qui est désormais présenté comme la branche algérienne de Daech, et sur le sort du ressortissant français. Et ce, jusqu'à la fin d'après-midi lorsqu'une information, étayée par une vidéo, vienne annoncer l'issue dramatique de ce kidnapping. Azedine Maktour - Tizi-Ouzou (Le Soir) Avant la fin de l'après-midi d'hier, la seule et unique certitude avait trait au fait que l'armée, avec plusieurs centaines d'hommes en action, ne semblait pas près de lâcher du lest dans sa gigantesque opération de recherche qui, à se fier à certaines sources dans plusieurs localités du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, se sont intensifiées du côté du majestueux massif du Djurdjura séparant Tizi-Ouzou de sa voisine Bouira. De très imposants mouvements de troupes ont été constatés hier, en effet, dans un vaste périmètre aux frontières entre les deux wilayas, du sud de la daïra des Ouacifs jusqu'à de vastes territoires au-delà des RN 35 et 30. Selon une source sécuritaire, l'essentiel de l'attention des services de sécurité était concentré sur des endroits bien déterminés à travers une zone importante de par son périmètre dans et autour du Parc national du Djurdjura. Un maillage monstrueux qui ne laissait, disait-on, aucune chance aux éléments du groupe terroriste, à moins que, après l'enlèvement d'Hervé Gourdel et la libération de ses cinq accompagnateurs, ils aient pris une tout autre direction, un peu plus au nord par exemple, vers d'autres parties de la wilaya de Tizi-Ouzou où les résidus d'Al-Qaïda au Maghreb se permettent de temps à autre des sorties. Jusque vers la fin de l'après-midi d'hier, l'incertitude était totale quant au sort du touriste français que ses kidnappeurs, doit-on le rappeler, menaçaient d'exécuter vingt-quatre heures plus tôt. Puis, vint cette fin d'après-midi avec la mise en ligne de cette vidéo de l'exécution d'Hervé Gourdel, comme beaucoup l'avaient craint pratiquement dès que l'information de son kidnapping fut connue de tous. Il va sans dire que cette exécution, de la pire barbarie, a laissé sans voix le commun des Tizi-Ouziens même si beaucoup ont encore bien frais en tête ce genre d'actes innommables.