A défaut de ses deux bras longs que sont le FLN et le RND, le pouvoir délègue ses seconds couteaux comme pour mieux «lacérer» une opposition visiblement trop entreprenante, elle qui, pourtant, a été accusée, il n'y a pas longtemps, de stérilité et de manque de perspectives et d'initiatives. M. Kebci - Alger (Le Soir) C'est à croire qu'il s'agit d'une symphonie bien préparée avec les sorties synchronisées de certains de ces chefs de partis alibi pour descendre en flammes cette opposition et ces «personnalités» qui commencent apparemment à agacer plus que de coutume. Ainsi après, le président de Ahd 54, lundi dernier, le tour était, hier mercredi, de celui d'El Karama de jouer sa partition. «Où est cette opposition, où sont ces personnalités et ces ex-chefs de gouvernement qui ne doivent leurs noms qu'aux postes qu'ils ont eu à occuper ?» s'est faussement interrogé Mohamed Benhamou dans une conférence de presse. Et de sermonner ces «opposants» de se déterminer «clairement» par rapport au rapt en Haute-Kabylie du touriste français au risque de se faire passer pour des «traîtres». Pour cet ex-cadre successivement du MSP dont il a été député, et du FNA, c'est un acte «grave» aux conséquences «imprévisibles», non sans imaginer de ce qui adviendrait si par malheur, «l'otage français venait à être exécuté et la sinistre séquence» y afférente circulant en boucle de par le monde via les télévisions et les réseaux sociaux. D'où l'épouvantail du «danger extérieur» ainsi brandi et qui dicte, selon lui, la nécessité pour cette opposition de se taire pour rejoindre le front interne au nom de l'unité nationale. Ces diatribes contre l'opposition dont il se démarque, se définissant centriste, «acclamant» et «désapprouvant» les actions de l'exécutif «quand il le faut», terminées, Benhamou se lancera alors dans la «prédiction». C'est ainsi qu'il affirmera, sûr de lui, que la prochaine révision constitutionnelle ne sera pas «profonde» et qu'elle ne concernera que quelques aspects que «dicte la conjoncture» comme plus d'ouverture à l'endroit de l'opposition, davantage de liberté pour la presse et la consécration dans la future Constitution de la lutte contre la corruption. Autre certitude pour le président d'El Karama, le projet de révision constitutionnelle ne sera pas soumis à un référendum populaire mais se suffira d'un transit via le Parlement dont il dit «refuser» la dissolution de la Chambre basse comme revendiqué par bien de voix, malgrés ses insuffisances.Sauf que Benhamou, qui n'a pas omis de «quémander» la rançon de son soutien au président de la République et son Premier ministre, leur demandant de «regarder» à l'endroit du parti, a oublié ou feint d'oublier ses «prédictions» passées. Notamment le second tour et une vingtaine de candidats qu'il avait prévus à la présidentielle du 17 avril écoulé. Ou encore sa profession de foi quand il affirmait que «tel que je connais le Président, celui-ci ne se présentera pas pour un 4e mandat».