La protection de la production nationale ne dépend pas des tarifs. L'amélioration de la compétitivité des entreprises dépend du savoir. C'est la double assertion que le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a développée hier à Istanbul en Turquie où il a participé aux travaux du Sommet régional Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord et l'Eurasie du Forum économique mondial. Estimant que «la protection de la production nationale par le biais des tarifs ne nous apparaît pas aujourd'hui pertinente ni adaptée aux réalités de l'économie mondiale», le ministre de l'Industrie appellera, ce faisant, à ce que les entreprises «s'imposent par leur compétitivité, leur excellence managériale et technologique, par leur capacité d'anticipation et d'adaptation au changement». Or, c'est «le savoir (qui) est la clé de l'avantage concurrentiel des nations», relève Abdesselam Bouchouareb qui assure qu'«il nous incombe désormais d'enclencher un nouveau régime d'accumulation fondé sur le savoir, menant à une production à haute intensité technologique et qui fait converger industrie, université et recherche». Mettant en avant un choix optimisé et affiné en matière de relance industrielle, le ministre des Mines évoquera l'impératif que constitue l'économie numérique. Et ce, dans l'objectif de «donner naissance à un concept nouveau ; entreprises-université numérique», de favoriser l'appropriation des outils numériques par l'entreprise algérienne. Comme il relèvera l'opportunité d'encourager l'excellence et l'innovation, «construire des articulations dynamiques entre le monde productif, l'université et la recherche, dans des logiques de fertilisation croisée». Ouvert hier et aujourd'hui à Istanbul, le sommet régional du Forum économique mondial a pour vocation d'aider les investisseurs des entreprises et compagnies régionales et internationales à analyser et à s'adapter aux modifications en cours au sein des économies nationales, stimuler les initiatives et les alliances nationales et interrégionales. Plus de 1 000 représentants des gouvernements et institutions étatiques, des milieux d'affaires et de la société civile y participent. Quatre thématiques principales structurent ce sommet régional ; l'avenir de la région, les dynamiques de changement énergétique, la construction d'entreprises et d'économies inclusives et les infrastructures comme plateforme matérielle et numérique pour la croissance.