Amar Saâdani a vraiment le vent en poupe. L'homme du clan présidentiel au Front de libération nationale évolue désormais en roue libre vers le dixième congrès du parti, pratiquement sans réel enjeu. A tel point qu'il envisage même d'en anticiper la date. Le terrain est plus que jamais balisé pour lui, sans la moindre entrave à l'horizon. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) «En réalité, tout est prêt pour la convocation du congrès, tant au plan matériel que politique», nous révèle une source proche du secrétaire général du FLN. Pour notre interlocuteur, Amar Saâdani aurait même confié, dans son proche entourage, vouloir tenir le congrès vers la fin décembre ou, au plus tard, début janvier 2015. «Concrètement, il ne reste plus qu'à finaliser l'opération en cours d'installation des nouveaux responsables à la tête des nouvelles Mouhafadhate créées par le parti». De nouvelles Mouhafadhate qui, faut-il le rappeler, «anticipent» le prochain découpage administratif prévoyant de nouvelles wilayas. D'ailleurs, Saâdani a déjà eu à installer des Mouhafadhate à Aflou, Aïn Oussera et Bou-Saâda. Dans les tout prochains jours, il effectuera une autre tournée qui le mènera à l'Est et au Sud-Est où il installera, entre autres, des Mouhafadhate à El Hadjar, Barika, Touggourt et bien d'autres centres urbains. Suivra après la région de Kabylie avec des Mouhafadhate nouvelles à Azzazga, Draâ-El-Mizan, Akbou et Sidi Aïch. D'autres régions et d'autres villes suivront encore. Au final, le FLN se dotera ainsi de nouvelles structures de base ce qui, pour Saâdani, constituera autant de «renforts» supplémentaires, lui qui est déjà solidement conforté dans sa position par un clan présidentiel qui a tout fait pour lui, en réalité ! Après l'avoir imposé à la tête du parti le 29 août 2013 suite à un coup de force ordonné par Bouteflika et «exécuté» par le ministère de l'Intérieur et bien d'autres structures de l'Etat, Amar Saâdani bénéficiera d'un autre coup de pouce providentiel : une autre décision de Abdelaziz Bouteflika qui sévira, avec une violence inouïe, contre son principal adversaire, Abdelaziz Belkhadem. En ce 26 août 2014 en fait, Bouteflika fera un double «cadeau» à son poulain. D'abord le «bannissement» pur et simple de Belkhadem, puis une reconnaissance présidentielle publique de Saâdani comme secrétaire général du parti réduisant, au passage, à néant toute tentative de contestation. Dans un parti du pouvoir comme le FLN, ce genre de «message» suffit pour mettre en minorité tout mouvement de contestation. Au mieux. Très rompu aux mœurs du système, un homme comme Amar Saâdani ne se serait jamais aventuré à procéder au limogeage de deux membres du bureau politique, dont un ancien ministre, en l'occurrence Moussa Benhamadi, sans de solides appuis au sommet. Encore moins se permettre d'attaquer de front un Premier ministre en exercice et, surtout, le patron même des services ! «Le remplacement des deux membres du bureau politique n'est pas à l'ordre du jour», nous confie, par ailleurs, notre source.