Sous le thème «la jeunesse engagée pour la transition démocratique», le Rassemblement pour la culture et la démocratie organise, depuis hier, sa traditionnelle université d'été à Souk-El-Tenine, à l'est de Béjaïa. Au menu de la rencontre du RCD, dont la clôture des travaux est programmée pour aujourd'hui samedi en fin de soirée, un cycle de conférences-débats et plusieurs ateliers de travail autour de différents thèmes animés par des cadres et responsables nationaux du parti. Intervenant dans la matinée d'hier à l'ouverture de la rencontre, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a dressé un sévère constat de la situation générale du pays. «Aujourd'hui, toutes les institutions de l'Etat sont illégitimes et frappées de sclérose à cause de la persistance de la crise politique. Le constat de la vacance du pouvoir au niveau de la première institution de l'Etat est partagé par tous y compris par nos partenaires étrangers», lance d'emblée le président du Rassemblement. La situation économique, sociale et sécuritaire n'est pas en reste et les indicateurs de perspectives sont des plus «sombres», juge Mohcine Belabbas qui souligne que c'est la première fois depuis dix ans que le FMI adresse un avertissement sans ambages sur la gestion des comptes publics tout en corrigeant à la baisse les projections de croissance annoncées par le gouvernement (les 7% de Sellal claironnés en juin relèvent du gag) et en prédisant un emballement des chiffres du chômage dès la prochaine année. Sur le volet social, c'est encore le même tableau noir que dresse le président du RCD. «Le pouvoir d'achat laminé par les manipulations de la valeur du dinar réduit de larges couches de la population à la gestion du minimum vital pour survivre. Si officiellement l'ONS estime que le nombre de travailleurs sans couverture sociale est de 4 millions, les cadres qui ont mené les enquêtes sur le terrain relèvent que près de 67% des Algériens qui ont une activité sont démunis de toute protection sociale, une véritable bombe à retardement !» avertit le président du RCD. Le projet de code du travail est aussi sévèrement critiqué par Mohcine Belabbas, soutenant que le projet en question entérine un rapport de force obtenu par la répression du monde du travail et la mise sous tutelle des libertés est destinée à précariser les Algériens qui arrivent sur le marché de l'emploi.Sur ce tableau peu reluisant du bilan du système, le président du RCD enfonce encore le clou en évoquant la politique de la réconciliation nationale qui, soutient-il, «absout les auteurs des tueries, met le pays dans une menace terroriste accrue avec la dégradation des conditions sécuritaires et des violences multiformes dans notre région et notre sphère géopolitique immédiate». «L'incompétence avérée du pouvoir algérien rend la situation de plus en plus intenable avec l'arrivée massive de réfugiés subsahariens, syriens et d'ailleurs. Pendant ce temps, le pays est livré aux louvoiements d'un pouvoir qui, passé la farce électorale qu'il a organisée en avril dernier et le casting des clientèles pour la révision de la Constitution, replonge dans des luttes de sérail confirmant son isolement et l'absence de cap et de vision pour la nation», ajoute le même orateur.