«L'Afrique du Sud n'est pas prête à accueillir la Coupe d'Afrique des nations en janvier si le Maroc se retire en raison de l'épidémie d'Ebola», assure le ministre sud-africain des Sports, Fikile Mbalula. «Accueillir la CAN est un non et non. L'Afrique du Sud n'est plus le grand frère de l'Afrique (sic) pour organiser cette compétition année après année», a tweeté le responsable sud-africain qui, interpellé par les médias de son pays, a donné les raisons du refus de l'Afrique du Sud d'accueillir le tournoi de l'hiver prochain. «Avant même d'examiner le dossier au ministère, je peux vous dire sans ambiguïté et catégoriquement qu'accueillir la compétition, c'est non, non», a-t-il confié à la presse sud-africaine. Mbalula expliquera que son pays, qui traverse une grave crise économique, n'est pas prêt à subir d'autres dépenses qui grèveront le budget de l'Etat. «Nous n'avons pas à notre disposition, actuellement, les ressources pour prendre le relais. Nous l'avons fait par solidarité avec la Libye l'an dernier, et notre budget ne nous permettra pas d'accueillir la nouvelle édition de la CAN. C'est absolument impossible», a signifié celui qui pense, par ailleurs, que l'Afrique du Sud est prête à partager la responsabilité de combattre Ebola. «Nous allons partager la responsabilité de combattre le virus Ebola ; nous ne sommes pas à l'abri de cela. Nous devons être prêts à partager nos compétences, nos médecins, pour renforcer la recherche pour trouver un vaccin», a-t-il déclaré. Proposé comme solution de repli, en cas de désistement du Maroc, le Ghana n'est pas non plus certain d'être en mesure d'accueillir le rendez-vous africain. En effet, de nombreuses voix se sont déclarées «contre» l'éventualité que le Ghana accueille l'événement. Il s'agit notamment de l'Association médicale du Ghana (GMA), le regroupement Occupy Ghana, le Conseil pentecôtiste et charismatique du Ghana (GPCC) et le directeur du centre Noguchi Memorial Institute for Medical Research (NMIMR). Ces derniers ont déconseillé le gouvernement ghanéen de s'aventurer dans la voie de substitution au Maroc qui avait demandé à la CAF de reporter l'édition prévue à partir du 17 janvier à plus tard. Pour ces organisations, «le Ghana a un système de santé moins développé que le Maroc et l'Afrique du Sud, avançant, par ailleurs, que le football n'est pas la plus grande priorité du Ghana». Autant dire, en définitive, que le rendez-vous, du 2 novembre à Alger, des membres du comité exécutif de la CAF risque de ne pas rallier tous les suffrages et que la réponse faite au Maroc ne serait qu'une réaction épidermique du président Issa Hayatou et de certains de ses soutiens au sein du CE. Un report de l'événement constituerait un échec pour l'exécutif conduit par Issa Hayatou qui a été élu, à main levée, pour ce qui constitue son 7e mandat à la tête de l'instance africaine, lors de la 35e AG de la CAF tenue à Marrakech en mars 2013.