Le procès de l'auteur présumé de l'assassinat de feu Ali Tounsi, l'ex-directeur général de la Sûreté nationale, se tiendra le premier trimestre de l'an prochain, a-t-on appris de source judiciaire sûre. Le greffier en chef, en charge de la programmation du procès, procédera très prochainement à la convocation des parties concernées par cette affaire. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Le procès, où le présumé auteur principal n'est autre que Chouaïb Oultache, un ancien colonel de l'armée de l'air et proche du défunt, aura lieu après l'autre procès où le même mis en cause est poursuivi. Il s'agit de l'affaire opposant la direction générale de la Sûreté nationale à la société privée ABM, une entreprise spécialisée dans la vente de matériel informatique. Pour rappel, quatre années sont passées depuis l'assassinat qui a eu lieu un jeudi 25 février 2010. Selon l'arrêt de renvoi, le crime a eu lieu suite à une altercation, juste avant la tenue d'une réunion-bilan avec les cadres de la police, en ce jeudi 25 février 2010. Oultache insistait pour être reçu avant ses collègues. Il entre dans le bureau du directeur général, qui le reçoit froidement. Il demande le report de la réunion pour permettre à ses collaborateurs d'achever leur travail. Tounsi refuse. «C'est aujourd'hui que les comptes doivent être rendus...», lui dit-il. Une altercation s'ensuit. Les deux responsables abordent la question des marchés de télésurveillance et de télécommunication.La tenue du procès lèvera sans aucun doute plusieurs zones d'ombre, dont notamment celle évoquée par la partie civile. D'ailleurs, il y a une année, Me Fatima Chenaïf, avocate de la partie civile, a indiqué que «la victime n'était pas n'importe quelle personne, d'où notre droit de connaître le mobile de cet assassinat». De fait, la partie civile s'est interrogée sur «les raisons qui ont fait que la justice n'ait pas auditionné certains témoins», dont quelques-uns ont exprimé leur disponibilité à le faire, à l'image de l'ex-ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. C'est autour de cette épineuse question que les différentes parties vont engager un long débat (vice de forme), avant que le procès ne soit entamé. Ce jour-là, l'ex-directeur général de la Sûreté nationale était tué par balle dans son bureau. L'auteur présumé de cet acte n'était autre que «son ami et homme de confiance», Chouaïb Oultache, ancien officier de l'armée de l'air, auquel il avait confié l'unité aérienne de la police. Pour le juge d'instruction, le crime a eu lieu suite à une altercation, juste avant la tenue d'une réunion-bilan avec tous les cadres de la police. Une instruction, cependant que les deux parties ont rejetée au regard, notamment de la «célérité» avec laquelle l'enquête a été menée et des violations de la procédure qui devait susciter des interrogations. L'avocate de la partie civile, Me Fatima Chenaïf, est catégorique : «Nous savons que l'opportunité de la programmation du procès relève du parquet général et qu'il y a des affaires qui peuvent être enrôlées rapidement alors que d'autres enregistrent une attente plus longue. Néanmoins, nous regrettons le rejet de notre demande relative à la convocation d'une liste de témoins, à leur tête l'ancien ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, et des cadres de la Sûreté nationale.» «Nous aurions aimé que Zerhouni, qui avait déclaré quelques heures après le crime, que l'acte s'était déroulé sans témoin, entre deux personnes, précisant qu'Oultache a été pris d'une crise de démence. Pourquoi nous ont-ils refusé un témoignage aussi important, surtout que le concerné lui-même, à savoir Zerhouni, s'était déclaré prêt à s'exprimer si le juge le lui demandait ?», avait-elle encore déclaré.