Prévu pour hier, le procès de l'homme d'affaires Achour Abderrahmane et deux ex-fonctionnaires de la Sûreté nationale a été reporté à la prochaine session. La décision a été prise par le président du tribunal criminel près la cour d'Alger, M. Belkharchi suite au refus d'un des mis en cause d'être jugé sans la présence de son avocat, absent pour des motifs inconnus. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Très attendu par l'opinion publique, ce procès se tiendra, pour la seconde fois, après cassation auprès de la Cour suprême. Lors du premier procès en juin 2009, Achour Abderrahmane avait été condamné à quatre années de réclusion criminelle, alors que les deux responsables de police, Bessaï Hacène, ex-chef de service à la Sûreté de wilaya de Tipasa, et Zouaï Hachemi, ex-chef de la Sûreté de wilaya de Tipasa, ont été condamné à 4 ans de réclusion avec sursis pour le premier et acquitté pour le second. Les présumés accusés devaient répondre des chefs d'inculpation de faux et usage de faux, commis en 2003. Le document objet de falsification a été envoyé par fax au Maroc, où se trouvait Achour Abderrahmane qui était en fuite afin d'échapper aux autorités algériennes qui avaient lancé un mandat d'arrêt à son encontre suite au scandale de l'affaire BNA. Ainsi, après le pourvoi en cassation introduit par la défense et le parquet général auprès de la Cour suprême, cette dernière admet les pourvois et décide de renvoyer l'affaire de nouveau auprès de la juridiction criminelle. Il est à noter que cette affaire est liée directement à celle où Achour Abderrahmane avait été condamné à dix-huit années de prison ferme. Il s'agit de l'affaire dite BNA où il avait, selon l'accusation, réussi à détourner 2 100 milliards de centimes de la BNA, en l'espace de 18 jours, soit une moyenne de 120 milliards de centimes par jour. Selon l'arrêt de renvoi de cette affaire, les faits remontent à 2005, lorsqu'une lettre anonyme était parvenue à la direction de la Banque nationale sur «la manipulation de chèques bancaires depuis 2004 par Achour Abderrahmane sans que ces chèques soient soumis à une vérification comptable». Achour Abderrahmane n'en est pas à sa première condamnation. En mars 2011, le tribunal d'Azazga l'avait également condamné à 7 ans de prison pour dilapidation de 3 200 milliards de centimes.