Le premier Congrès international féminin, qui se tient à Oran depuis hier au niveau du Centre des conventions d'Oran, à l'initiative de l'association internationale Soufie Alawiyya et la Fondation Djanatu al-Arif, a lieu sous le slogan «Paroles aux femmes», pour une culture de la paix. La rencontre se déroulera jusqu'au 31 du mois en cours, et verra la participation de délégations en provenance de 25 pays. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) Parainant cette rencontre, le président de la République a délégué son conseiller à la présidence, M.Ali Boughazi, pour le repré senter. Ce dernier lira un message du président qui, tout en évoquant la valeur de la femme dans l'islam, se dit conscient de ce qui se passe dans la région, «la religion humaine ne connaît pas de frontière et ce qui se passe comme violence au nom de l'islam est condamnable». Pour sa part, Khaled Bentounès, le guide spirituel de la confrérie Soufie Alawyya, insiste dans son discours sur la nécessité de construire une société de vivre ensemble. «Il n'y a pas d'autres alternatives en ce XXIe siècle, nous avons des défis énormes à relever». Il annonce le lancement, à partir de ce congrès, d'une pétition internationale pour une journée mondiale du «vivre ensemble». Il s'agit, dit-il, d'une initiative symbolique, pour qu'un jour dit-il, «à l'ONU, on en fera une journée, où la culture de paix et du vivre ensemble puisse s'exprimer». Pour l'intervenant, aujourd'hui le débat de permettre ou pas à d'autres religions de «s'exprimer et de promouvoir» leurs religions en Algérie, tout en optant pour le mieux-vivre ensemble, ne se pose pas. «Aujourd'hui, il s'agit du monde entier, où le prosélytisme de n'importe quelle religion agresse l'autre, nous avons besoin de nous parler d'échanges. L'Algérie n'a rien à craindre des autres religions, nous avons à craindre les extrémistes, d'où qu'ils viennent, d'Occident ou d'Orient, les idées qui sont formées par des gens pour nourrir les extrémismes et le choc des civilisations, c'est ça le danger.» Et de dire plus loin, «je ne suis pas un pacifiste, je suis un homme de paix et d'actions». Qu'est-ce qui interdit de construire une culture de paix et une civilisation du vivre-ensemble ? S'interroge Khaled Bentounès et d'y répondre «c'est l'intérêt mesquin et particulier, au détriment de l'humanité quelle qu'elle soit». Abordant la déclaration du ministre des Affaires religieuses lorsqu'il a parlé d'islam de Cordoue, Khaled Bentounès le considère comme ayant été très courageux dans ses déclarations, «il s'est exprimé de façon qui a étonné un grand nombre de pays ou de représentants de pays de religion. Je suis tout à fait avec lui, à la fois avec mon cœur et ma raison, je le soutiens entièrement. Mais je rappellerai que s'il a dit l'islam de Cordoue, c'est pour dire qu'entre nous et l'Occident et l'autre rive de la Méditerranée, il y a toujours eu des ponts et des liens». Présente durant l'ouverture de ce congrès, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mme Mounia Meslem dira, «l'Algérie aujourd'hui est la capitale de la paix ; à partir d'Oran, on est en train de véhiculer une très belle image de l'islam, qui dit que l'islam ce n'est pas la religion de la violence, le peuple algérien est civilisé, on est en train de promouvoir la citoyenneté et la civilisation».