L'opposition, celle issue de la conférence de Zéralda du 10 juin dernier, a choisi le 1er Novembre pour s'en remettre au peuple algérien, «seul acteur de son histoire» et «source de tout pouvoir et dépositaire exclusif de la souveraineté nationale» à l'effet double de l'alerter sur la gravité de la situation du pays et réaliser le saut nécessaire qui ne saurait être que via une transition démocratique. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le choix du soixantenaire du recouvrement par le pays de son indépendance pour le lancement de cet appel est à lui seul révélateur de la «gravité» de la situation du pays marquée notamment par «une vacance du pouvoir au niveau du président de la République et un vide institutionnel avéré qui font courir», écrit l'instance de concertation et de suivi de l'opposition issue de la Conférence nationale sur la transition démocratique du 10 juin dernier, dans son appel au peuple algérien et rendu public hier dimanche. Une gravité de la situation dont le peuple est invité à «prendre conscience» et à adhérer au processus de transition démocratique dont l'objectif est «l'instauration d'un système démocratique et social en mesure d'assurer la justice, la liberté et l'égalité entre tous ses enfants». Car, pour l'opposition, nul autre choix ne s'offre que celui d'une «mobilisation pour un sursaut national salvateur pour la préservation de la cohésion et de l'unité nationales» au risque, avertit-elle, de la «persistance de l'impasse politique actuelle». Et d'aller plus loin dans son alerte quant au risque que la crise du régime politique se transforme en «crise de l'Etat algérien», avec, note-t-elle, des «institutions républicaines, produits d'un long et parfois douloureux processus historique, aujourd'hui marginalisées et paralysées et le pouvoir présidentiel fragilisé par l'absence prolongée du chef de l'Etat». Pour cette instance, l'avenir de l'Algérie ne peut se concevoir que dans la «construction d'un destin collectif destiné à assurer aux Algériennes et aux Algériens les conditions d'une prospérité partagée dans une Algérie forte, stable et juste». Et le soixantenaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale est une «occasion privilégiée» pour enclencher un processus salutaire dont l'objectif est «l'instauration d'un système démocratique et social seul en mesure d'assurer la justice, la liberté et l'égalité entre tous ses enfants». A contrario de ce qui est distillé à son encontre, l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition a tenu à expliciter son défi historique qui n'est, insiste-t-elle, ni «partisan» ni «idéologique» mais fondé sur les «valeurs de liberté et de justice» dans le seul objectif de «sortir l'Algérie de sa crise et d'organiser avec le pouvoir politique une transition consensuelle, graduelle et pacifique» Un pouvoir qui a usé de la délicate double conjoncture régionale et nationale pour «limiter le champ des libertés et les espaces d'actions politiques» et nourrir un discours officiel articulé autour du «chantage sécuritaire» et justifier le «refus de la transition vers un système démocratique» et pour «couvrir les scandales de grosse corruption qui ont miné le développement national, entaché l'honorabilité des Algériens et terni l'image de l'Algérie sur la scène internationale», estime encore l'Instance de l'opposition.