Si, de l'avis de tous, elle a été un succès retentissant de par le nombre et la qualité de ses acteurs, la Conférence nationale pour la transition démocratique d'avant-hier a fini par aboutir à la nécessité d'amener le pouvoir, le grand absent de ce conclave historique, à la table des discussions autour de l'impératif du changement. M. Kebci - Alger (Le Soir) Mission pas du tout de repos puisque, le même jour, le Premier ministre rejetait, encore une fois, le concept de transition démocratique. Abdelmalek Sellal affirmait à partir du siège du Sénat que «l'Algérie possède des institutions fortes» et, de ce fait, «n'a pas besoin d'une période de transition revendiquée par certains partis et personnalités politiques qui ont refusé de prendre part aux consultations consacrées à la Constitution». Et d'inviter tout ce beau monde à ne pas oublier que «le peuple algérien a choisi M. Abdelaziz Bouteflika comme président de la République de manière démocratique et de l'aveu même des organisations et institutions internationales. Les institutions de l'Etat ont fait face à toutes les difficultés et assumé leur rôle en toute circonstance, même durant la maladie du Président». Un pouvoir qui ne se contentera pas de cette simple «profession de foi», lui qui ne restera pas les bras croisés face à la montée en puissance de l'opposition, en recourant, une fois de plus, aux méthodes de «torpillage» et d'«effritement», usant, notamment, de la stratégie de l'usure. Car on imagine mal le pouvoir s'asseoir à la table des discussions à statut égal avec l'opposition, lui qui ne se départirait point de son rang de «tuteur». Un fait dont l'opposition réunie ce mardi est convaincue, d'où son appel au pouvoir à se mettre autour d'une même table pour «ne pas manquer l'occasion historique de cette conférence». Un appel qui figure, d'ailleurs, parmi les résolutions adoptées par les participants à la fin des travaux de cette conférence. Des recommandations au nombre de onze dont la poursuite du combat pour un véritable changement qui concrétise la souveraineté du peuple dans le choix de ses décideurs et de ses représentants, l'approfondissement du dialogue et l'enrichissement du projet de la plateforme politique de cette première conférence avec les interventions et les propositions, la préparation d'un document consensuel qui sera proposé au pouvoir et à la société. Comme nombre d'intervenants y ont insisté, la conférence a retenu la nécessité de communiquer continuellement avec le peuple, de faire participer la femme et les jeunes dans la transition démocratique, d'élargir le front des partis et des personnalités convaincues du changement et de la transition démocratique, et enfin, de poursuivre les concertations avec les partis politiques et les personnalités nationales pour garantir la poursuite de la coordination et le travail commun avec les acteurs de cette conférence. A noter que la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, organisatrice de cet événement, tiendra, la semaine prochaine, une réunion d'évaluation profonde de cette conférence après celle, furtive, tenue juste après la fin des travaux de cette conférence, avant-hier soir, vers 21h.