Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Mokri, a toujours le verbe corrosif. Hier vendredi, il s'en est servi pour vilipender le pouvoir en place et le régime qu'il incarne. «La maladie de Bouteflika n'est que l'une des manifestations de la gangrène du système», a-t-il martelé devant les militants de son parti venus l'écouter les exhorter à investir les réseaux sociaux. «On veut un président qui soit présent», a-t-il encore affirmé. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Jadis partie prenante du pouvoir, le parti islamiste est en passe de réussir son basculement parmi l'opposition politique. Abderrazak Mokri, son président, y travaille en tout cas sans relâche. Du moins maintient-il un discours au vitriol à l'encontre du pouvoir, système et régime en place. Présidant, hier vendredi, l'ouverture des travaux de la conférence nationale autour des réseaux sociaux, Abderrazak Mokri a renouvelé son estocade à l'encontre du régime. Pour lui, et il a bien raison de le mettre en exergue, l'absence du chef de l'Etat de la scène internationale affecte négativement l'image du pays mais aussi son économie. «L'absence du président de la République à l'Assemblée générale de l'ONU influe négativement sur l'image de l'Algérie. Le pays a besoin d'un président qui soit présent», a-t-il affirmé, pensant néanmoins que la maladie de Bouteflika n'est qu'une des manifestations de la gangrène du système. D'ailleurs, il dit s'interdire de faire de l'application de l'article 88 de la Constitution, portant sur les cas d'empêchement, un cheval de bataille. Ceci même s'il a dû préciser qu'il est du droit des citoyens d'en faire la revendication, du moment que la maladie de Bouteflika et son incapacité sont avérées. Le président du MSP a souligné qu'il milite pour le changement du système et la transition démocratique. Dans son allocution devant les militants du MSP, réunis au siège central du parti, à Alger, il a d'ailleurs réitéré l'engagement de sa formation au sein de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) ainsi que dans l'Instance de consultation et de suivi (ICS). Cette dernière se propose, pour rappel, de servir de creuset à des consultations politiques continuelles entre partis et personnalités nationales en vue d'une transition apaisée et ordonnée. L'ICS devra rendre publique une lettre au peuple algérien, une sorte de manifeste politique qui devra, selon ses concepteurs, aider à plus de prise de conscience chez le citoyen sur la gravité de la crise politique actuelle et sur la nécessité de la dépasser tout en évitant la dérive chaotique. Parallèlement à cette activité politique menée en synergie avec le reste de l'opposition, le MSP veut aussi grandir par lui-même. Mokri a exhorté les militants du parti à investir massivement les réseaux sociaux. Selon lui, les technologies de l'information et de la communication sont un excellent outil de vulgarisation politique que le pouvoir tente toujours de bloquer. «Le pouvoir entrave la généralisation de l'internet. Il a dressé des obstacles pour éviter la généralisation des TIC, car il a du mal à les contrôler, contrairement à la presse écrite et la télévision. L'Algérie est classée dernière en matière de développement des TIC au monde, ce qui aggrave le sous-développement économique du pays», a dénoncé Mokri.