Un baril de pétrole à moins de 80 dollars, c'est déjà la réalité. Les cours du Light sweet crude (WTI) ont fortement baissé mardi à New York, passant même à 75,84 dollars en cours de séance et clôturant à 77,19 dollars, même si les prix ont légèrement remonté hier matin à 77,31 dollars. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - A Londres, la courbe du Brent fluctuait aussi mardi à la baisse, avec un recul à 82,08 dollars en cours de séance et clôturant à 82,82 dollars tout en enregistrant un niveau de 82,62 dollars hier matin. Au-delà de l'évaluation des stocks de brut aux Etats-Unis, attendue hier, la chute des cours de l'or noir a été accentuée par la baisse annoncée des prix de vente du pétrole saoudien aux Etats-Unis. Et ce, dans un contexte mondial, marqué par une offre surabondante par rapport à la demande, des incertitudes économiques, un dollar vigoureux, une exploitation intense des hydrocarbures non-conventionnels et une impuissance avérée de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette dégringolade des cours à des plus bas, durant les quatre dernières années, de l'ordre de 20% à 25% depuis le début de l'année et attendue se poursuivre, constitue, en effet, un signal inquiétant, notamment pour les économies dépendantes des hydrocarbures dont l'économie algérienne. Avec des cours du pétrole en chute, passant d'une moyenne de 110 dollars durant ces dernières années à moins de 80 dollars, ce qui génère une diminution sensible des recettes, et dans la mesure où les volumes d'exportation ont été également moindres, la capacité de l'Algérie à maintenir ses équilibres budgétaires et ses engagements sociaux, soit assurer la paix sociale et politique, reste de fait très incertaine. Engagée dans une frénésie dépensière, soumise à une aggravation de ses déficits et une diminution avérée de ses réserves financières, l'économie algérienne est en effet dans le rouge. Dans la mesure où la soutenabilité budgétaire, le financement des dépenses projetées ou en cours, nécessitant un baril de plus de 100 dollars, voire de l'ordre de 120 à 140 dollars, et que le recours aux réserves accumulées s'accroît, l'optimisme dont se prévaut actuellement l'exécutif s'avère donc démesuré, injustifié.