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L'entretien de la semaine Rédha Djaâfar, directeur des ressources humaines et finances au sein de l'Office National de l'Assainissement au soirmagazine :
«La terminologie qualifiant le métier d'agent d'exploitation
Dans cette interview, M. Rédha Djaâfar, DRHF au sein de l'Office national de l'assainissement, explique la politique des ressources humaines mise en place par cet organisme pour valoriser le métier de base et le métier manuel. Le Soir d'Algérie : Pouvez-vous nous présenter succinctement l'entreprise ? Rédha Djaâfar : L'Office national de l'assainissement (ONA) est le «service public» en charge de l'assainissement en Algérie depuis 2001, date officielle de sa création. Il est placé sous tutelle du ministère des Ressources en eau où je suis employé depuis 2007. L'ONA est né de la restructuration du secteur des ressources en eau en se substituant, en tant qu'organisme à compétence nationale, à tous les établissements locaux et régionaux de gestion de l'eau et de l'assainissement qui existaient avant 2001, ainsi qu'aux régies communales de gestion des systèmes d'assainissement. Il a pour missions principales la gestion, l'exploitation, la maintenance, le renouvellement, l'extension, l'étude et la réalisation de tout ouvrage destiné à l'assainissement des agglomérations, notamment les réseaux de collecte des eaux usées, les stations d'épuration des eaux usées et les stations de relevage. Le but de ses missions étant, en résumé, la protection de la santé publique et de l'environnement. Quels sont les métiers de base de l'ONA ? Les métiers de base de l'entreprise, représentant 75% de l'effectif global, sont axés notamment sur les volets d'entretien des réseaux d'assainissement, d'épuration des eaux usées et laboratoires et de maintenance des équipements électromécaniques. L'activité d'entretien des réseaux d'assainissement consiste en le curage manuel et hydromécanique des réseaux ainsi que le diagnostic et la réalisation des travaux de réhabilitation et de nouveaux branchements. Les centres d'assainissement représentent en quelque sorte l'organe de base sur lequel repose l'organisation générale de l'ONA. Les agents d'exploitation sont la cheville ouvrière de cet organe de base. Ils composent les équipes d'intervention pour le curage et la réhabilitation des systèmes d'assainissement et se trouvent, donc, à la pointe du service public de l'assainissement. Quelle importance l'ONA accorde-t-il à ces métiers de base, spécialement celui d'agent d'exploitation ? Les métiers de base de l'entreprise occupent une place de premier ordre dans la politique des ressources humaines de l'ONA. Ceci est concrétisé par l'effort de formation consenti annuellement et l'ensemble du dispositif de gestion des carrières et de rémunération ainsi que par la politique de prévention des dangers et risques professionnels, notamment en milieu confiné et semi-confiné. En plus de jouer un rôle essentiel dans le service public de l'assainissement tel que démontré ci-dessus, le métier d'agent d'exploitation est fortement exposé aux nuisances et risques professionnels de l'activité, particulièrement les dangers d'inhalation de gaz toxiques (H2S) et d'infection. D'ailleurs, «les travaux en égouts» sont répertoriés dans la liste des travaux où les travailleurs sont fortement exposés aux risques professionnels par un arrêté interministériel daté du 09/06/1997. C'est pourquoi, la protection de l'agent d'exploitation est une préoccupation majeure à l'ONA. Des moyens considérables sont mobilisés à cette fin : formation et sensibilisation continues sur les dangers, les premiers secours, mise à disposition des équipements individuels et collectifs de protection (EPI, EPC), installation de douches et vestiaires... Des commissions paritaires d'hygiène et de sécurité au travail, installées au niveau de toutes les structures décentralisées de l'ONA, veillent au contrôle de la mise en œuvre des prescriptions d'hygiène et de sécurité du travail. Qu'en est-t-il du rôle de la médecine de travail, à ce propos ? Les agents d'exploitation sont soumis à une visite médicale d'embauche lors du recrutement ainsi qu'à deux visites médicales périodiques par an. Ils sont vaccinés contre la DT et l'hépatite B périodiquement avec des rappels. La terminologie qualifiant le métier d'agent d'exploitation a évolué d'égoutier à agent de curage puis à celui d'agent d'exploitation. Quelles en sont les raisons ? C'est avant tout une question de «respect», qui est une des valeurs de notre entreprise. C'est également une reconnaissance de l'importance de ce métier pour les usagers et l'environnement. Quelle est plus concrètement la politique des ressources humaines adoptée pour valoriser ce métier ? Sur le plan pécuniaire, un régime indemnitaire spécifique a été adopté au profit des agents d'exploitation. Il s'agit plus particulièrement de l'introduction de la prime d'assainissement dont le taux est de 25% du salaire de base, en sus de l'indemnité de nuisance dont le taux maximum est de 40%. Ces primes et indemnités viennent en complément de celles liées à l'ancienneté, au rendement individuel et collectif, au transport et panier ainsi qu'au salaire unique. Les agents d'exploitation sont classés à la meilleure catégorie du groupe exécution et bénéficient, généralement, d'un avancement rapide d'échelon. Sur le plan de gestion des carrières, les agents d'exploitation accèdent, dans la plupart des cas et en priorité, aux postes de chefs d'équipe ou au moins à ceux d'agents d'exploitation spécialisés, dans le cadre du pourvoi aux postes vacants par le biais de la promotion interne. Sur le plan moral et symbolique, un concours pour le discernement du prix du «meilleur agent d'exploitation de l'année» a été instauré récemment. Il sera organisé chaque année lors d'une cérémonie à laquelle les enfants et parents des agents primés sont invités. Sur le plan juridique, un effort a été fait dans le but d'obtenir, au plan des textes réglementaires, une meilleure reconnaissance des risques professionnels liés aux métiers de l'assainissement et particulièrement, le métier d'agent d'exploitation, l'ONA a participé activement au projet de révision de l'arrêté interministériel précisant les prescriptions techniques de protection des travailleurs dans le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique. Cette contribution a porté sur la mise en place d'un chapitre réservé au «curage et entretien des ouvrages d'assainissement» ainsi que les moyens de protection, notamment en ce qui concerne l'intervention en milieu confiné et semi-confiné, le curage hydromécanique et les travaux de laboratoire. Le but recherché est également la reconnaissance de ce métier sur le plan de la retraite. L'ONA a introduit, à cette fin, un dossier auprès de la direction générale de la Caisse nationale des retraites (CNR) ainsi que de la direction des affaires sociales du ministère du Travail, pour l'obtention, au profit des travailleurs de l'assainissement, de la réduction de l'âge d'admission à la retraite. Quels sont les critères pour devenir un agent d'exploitation (notamment physique s'il en existe) ? Il est important de signaler que l'ONA est un important pourvoyeur d'emploi pour les jeunes non qualifiés ou diplômés de l'enseignement professionnel. En effet, pour le métier d'agent d'exploitation «simple» le niveau scolaire minimum de 4e AM ou 9e AF est seulement exigé. Cependant, pour le métier d'agent d'exploitation spécialisé, un diplôme de l'enseignement professionnel dans le domaine du bâtiment et travaux publics est demandé, lorsqu'il ne s'agit pas de promotion interne. La condition physique est évidemment une exigence majeure au vu des efforts physiques imposés par ce métier. Il est également capital l'absence de toute contre-indication en matière d'allergie.