Les cours du pétrole poursuivent leur baisse à moins de 80 dollars. Une dégringolade des cours de l'or noir qui menace d'un autre choc externe pour l'économie nationale. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Les cours du pétrole maintiennent leur tendance baissière, à moins de 80 dollars le baril, observée depuis plusieurs jours. Jeudi, le baril de Light sweet crude (WTI) a plongé à 74,21 dollars à New York tandis que le Brent dégringolait à 77,92 dollars à Londres. A leur plus bas depuis septembre 2010 et même s'ils tendaient hier matin à la hausse en Asie, en s'appréciant à 74,48 dollars pour le baril de WTI et à 78,10 dollars pour le baril de Brent, les cours de l'or noir demeurent dans une spirale baissière. Une baisse des prix qui survient dans un contexte d'offre pétrolière soutenue, notamment aux Etats-Unis où la production des hydrocarbures non-conventionnels (huiles de schiste) explose, de demande mondiale assez faible, notamment de la Chine, de reprise économique incertaine en Europe et un dollar renforcé, et malgré le contexte géopolitique très tendu. Une baisse des cours qui devrait se poursuivre, à charge cependant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) annonce une réduction affirmée de sa production, que la demande mondiale s'améliore davantage et que la croissance économique soit avérée. Ce qui reste loin d'être évident, comme le démontrent notamment les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) pour le court terme. Or, une telle dégringolade des cours, une baisse de l'ordre de 25% en moins d'un semestre, menace d'un autre choc externe pour l'économie nationale. Nonobstant les assurances de l'exécutif, la capacité à poursuivre la frénésie dépensière actuelle, engranger des recettes d'exportation suffisantes et pouvoir préserver les réserves financières accumulées reste fortement incertaine. Avec une diminution de ses recettes d'exportations d'hydrocarbures, assez sensible durant les premiers mois de l'année 2014 et qui pourrait s'aggraver durant les prochains mois, une régression notable de ses volumes de production, une croissance soutenue de ses importations de biens et services et une aggravation de ses déficits commerciaux et budgétaires, l'économie nationale est dans une situation fragile, avec des indicateurs dont l'orange risque de virer au rouge. Contrainte de puiser dans les disponibilités du Fonds de régulation des recettes, déjà amenuisées durant les dernières années, tenue de financer la paix sociale mais incapable de rationaliser, de réguler les importations et d'opérer de bons choix en termes budgétaires et sociaux, l'Algérie risque de se retrouver dans la même situation que celle vécue à la fin des années 1980 et durant la décade 1990. Une menace dont l'exécutif semble conscient mais à laquelle il peine réellement à parer, fi de toute rhétorique et discours lénifiants, et ce, en engageant des réformes structurelles effectives, en améliorant concrètement l'attractivité de l'Algérie aux investissements directs étrangers, en boostant l'activité entrepreneuriale et productive opérante et en révisant sa politique sociale....