La commune d'Ammal, plus connue sous le nom de Thiza, distante d'environ 25 km � l'est du chef-lieu de la wilaya de Boumerd�s, a �t� longtemps mise "entre parenth�ses" en mati�re de d�veloppement. Il est, cependant, vrai que les islamistes arm�s ne lui avaient pas laiss� de r�pit durant toute la derni�re d�cennie. En 2003 et 2004, le wali de Boumerd�s a consenti, aux dires des �lus de l'APC, des efforts louables en direction de la localit�. Au plan historique, la r�gion d'Ammal, situ�e aux portes des gorges de l'ex-Palestro et qui englobe la for�t de Djerrah, a �t� l'un des fiefs du commando Ali Khodja, fameux fer de lance de l'ALN de cette partie du sud de la Kabylie. D'autres chefs historiques de la guerre de Lib�ration ont activ� dans les monts bois�s de cette contr�e et les anciens de la localit� n'omettent pas de citer parmi eux M'hamed Bouguerra, Ouamrane, le commandant Azzedine... "Notre commune s'honore d'avoir donn� plus de 600 martyrs durant la guerre de Lib�ration", nous dit humblement M. Khelladi, pr�sident de l'APC, �lu sur la liste FLN, qui a vu lui-m�me son p�re, ses deux fr�res et son oncle tomber au champ d'honneur. Puis, il nous relate succinctement la r�pression f�roce men�e en 1957 par les forces d'occupation contre la population civile � la suite d'une bataille engag�e et remport�e par le d�tachement de Ali Khodja et durant laquelle 21 soldats fran�ais ont �t� abattus. Les citoyens de la localit� ont �t�, quand le devoir avait fait de nouveau appel � eux, parmi les premiers � adh�rer � la r�sistance citoyenne contre les islamistes arm�s et ont vite rejoint le d�tachement cr�� par feu El Makhfi. Entour� d'un vice-pr�sident et d'un �lu sur la liste ind�pendante, le premier magistrat de la commune nous a entretenu des r�alisations dans sa commune durant les deux derni�res ann�es. Nous avions abord� en premier lieu les remous "suscit�s", selon le maire, vers la fin du mois pr�c�dent, au moment o� l'affichage de la liste des 50 b�n�ficiaires de logements sociaux dont bon nombre a �t� squatt� par les b�n�ficiaires de logements �volutifs dot�s de toutes les commodit�s mais d�laiss�s par les attributaires depuis 2002. Pour ces �lus, la contestation et la revendication sont l�gitimes "mais qu'elles soient objectives et publiquement assum�es !" estime M. Khelladi, qui ajoute : "C'est la premi�re fois que sont affich�es, � la demande de la population, toutes les listes des attributaires : Fonal, �volutifs, aides � l'autoconstruction... r�alis�es depuis 1977." A ce propos, lors de notre passage, les membres de la commission de recours de l'APW s'activaient � collecter les informations concernant les recours introduits par les contestataires. S'agissant du s�isme, bien que la commune n'ait pas �t� gravement atteinte, les sinistr�s de la localit� ont �t� pris en charge. "Les 20 familles victimes qui ont vu leurs maisons class�es rouge ont re�u leurs d�cisions d'octroi de l'indemnisation de 1 million de dinars", nous dit le P/APC. En mati�re de d�veloppement, nos h�tes nous pr�sentent un listing de pas moins de 18 projets concr�tis�s entre 2003 et 2004. Dans ce cadre, des dizaines d'habitations, affirment- ils, ont �t� raccord�es aux r�seaux d'assainissement, notamment dans les villages de Bouaidel, Thiza, A�t Benali, Hadj Lounis... Pour livrer une esquisse des efforts consentis en la mati�re, le seul projet de Bouaidel a, rappelons- le, co�t� la bagatelle de 800 millions de centimes. L'ouverture des pistes, l'am�nagement de voies d'acc�s et les rev�tements des routes ont �t� les autres secteurs qui ont exig� une attention soutenue et des affectations budg�taires importantes. "Ces efforts n'ont pas �t� vains, puisque des familles reviennent vers la campagne", pense M. Khedraoui, �lu sur la liste des ind�pendants. Cependant, beaucoup reste � faire pour d�senclaver les r�gions de cette commune de 57,09 km au relief accident�. L'am�nagement du si�ge de l'APC, la construction d'une annexe, l'am�nagement du stade, de la salle polyvalente et bien d'autres r�alisations sont � inscrire au bilan de l'actuelle assembl�e. "Ce que nous pouvons faire, nous le ferons, c'est seulement les moyens qui nous font d�faut", nous dit avec beaucoup de conviction M. Khelladi. La faible urbanisation et la dispersion de la population rendent la t�che de modernisation de la commune difficile et impossible pour les seules capacit�s locales. La chance de cette sympathique commune se trouve peut-�tre dans le nouveau programme de d�veloppement rural durable. Choisie en 2003 parmi les huit communes pilotes dans la wilaya de Boumerd�s, apr�s quelques h�sitations, le nouveau programme a soulev� l'adh�sion des familles. Zone rurale par excellence, les potentialit�s en mati�re de d�veloppement local et de pr�servation de l'environnement sont r�elles. Des centaines d'hectares sont susceptibles d'�tre mises en valeur et rentabilis�es au profit de la lutte contre l'exode rural et le ch�mage dramatique qui s�vit dans la r�gion. La Direction de l'agriculture de la wilaya, qui est le ma�tre de l'ouvrage de ce programme de d�veloppement rural, sera fortement mise � contribution dans les ann�es � venir. Dans le sillage de ce possible d�veloppement rural, les secteurs de l'artisanat et du tourisme pourraient donner des satisfactions particuli�rement par l'exploitation d'un gisement de marbre, selon nos vis-�-vis, de grande qualit�, et l'am�nagement d'une station thermale, puisque la source existe. Au-del� des divergences de la sc�ne politique locale domin�e par le trio FLN-FFSRCD, partis politiques qui se consolident, dans l'agglom�ration, en fonction de la conjoncture du moment, divergences, du reste, qui sont le gage de la bonne sant� d'un pays ou d'une r�gion. A Ammal, il existe une coh�sion sociale qui peut globalement faciliter le d�veloppement d'autant que parmi la population, estim�e � l'heure actuelle � 10.000 �mes, la jeunesse majoritaire en ces lieux, est d'un niveau culturel appr�ciable la pr�disposant, la preuve en a �t� faite, � assimiler, sans heurts, la modernit�. Le d�veloppement d'une �conomie rurale sera, sans conteste, un vecteur efficace.