Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Après la grève surprise déclenchée hier, par les agents de la signalisation ferroviaire «Les chauffeurs mécaniciens accusés de vouloir influer sur l'enquête de l'accident ferroviaire de Hussein-Dey»
La grève surprise déclenchée hier, à 8h du matin, par les agents de la signalisation du chemin de fer de la région d'Alger n'aura duré qu'une demi-journée. Les trains ont repris du service à partir de 12h30, et le DG de la SNTF, Yacine Bendjeballah, s'est dit compréhensif quant à la démarche des protestataires «accusés à tort par leurs collègues mécaniciens chauffeurs, qui veulent influer sur le déroulement de l'enquête toujours en cours par rapport à l'accident ferroviaire de Hussein Dey». Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Les agents de signalisation ferroviaire de la région d'Alger ont ainsi débrayé après que des représentants de chauffeurs mécaniciens de la même région les ont accusés dans un reportage diffusé par une chaîne audiovisuelle privée. Ils leur ont, en effet, reproché d'avoir procédé au changement de lampes dans la nuit qui a suivi l'accident ferroviaire de Hussein-Dey, pour camoufler les raisons qui ont conduit au déraillement du train et imputer la responsabilité au chauffeur concerné. Dans une correspondance adressée par les grévistes à la direction de la SNTF, juste après cet arrêt de travail subit et dont Le Soir d'Algérie dispose d'une copie, on peut lire : «Nous, les ingénieurs techniciens et agents du STE, assurons que les installations de sécurité répondent aux normes de sécurité ferroviaire et sont en bon état de fonctionnement depuis leur mise en service (1985), par le groupement autrichien GEA, sans aucun incident (29 ans), et sont régulièrement maintenues et entretenues quotidiennement. A cet effet, nous demandons une expertise externe pour faire face aux allégations diffamatoires contre les installations de sécurité, et afin d'assurer la continuité de ce service et de même conforter la protection du matériel et des vies humaines.» Une revendication qui a trouvé écho auprès du DG de la SNTF qui s'est d'abord engagé à apporter «un démenti que nous allons diffuser portant sur le bon fonctionnement des installations ferroviaires», et ensuite «engager un bureau d'études étranger chargé de faire un audit complet des installations». Contacté, Yacine Bendjaballah s'explique : «Sur le fond, j'approuve la démarche des agents de la signalisation, ils se sont sentis ciblés car ils sont responsables de ce service. Nous sommes le premier garant du bon fonctionnement du système de signalisation et on a l'obligation d'apporter un démenti, car il y a les usagers du chemin de fer qu'il faut rassurer.» Commentant les déclarations des chauffeurs mécaniciens dans le reportage en question, il précise : «Il y a volonté d'influer sur l'enquête toujours en cours, et actuellement au niveau de la justice, par rapport à l'accident ferroviaire de Hussein-Dey. Notre objectif c'est d'arriver à une conclusion qui déterminera les circonstances exactes qui ont conduit au déraillement du train. Nous voulons comprendre ce qui s'est réellement passé pour éviter ce genre de situation dans l'avenir.» Contactés à leur tour, les grévistes se sont demandés «comment cette chaîne TV privée a pu accéder à la voie ferroviaire, filmer dans la cabine conduite d'un train, et interroger les chauffeurs mécaniciens alors qu'une telle démarche est soumise à une autorisation de la direction de l'entreprise». Interrogé encore une fois, le DG de la SNTF dira : «Cette chaîne audiovisuelle arabophone privée s'est rapprochée de l'entreprise pour demander l'autorisation de faire un reportage sur le plan de développement de la SNTF. Malheureusement, elle a été de mauvaise foi, ce que je mets, d'ailleurs, sur le compte du manque de professionnalisme. En un mot : ce média a trahi notre confiance.» Toujours sur le même chapitre et sur la question de savoir pourquoi toutes ces grèves récurrentes dans le secteur des chemins de fer, Yacine Bendjaballah révèle : «Nous travaillons avec 256 sections syndicales... on ne sait plus à qui s'adresser parmi les représentants des travailleurs, ni comment toutes ces sections syndicales se font valoir, sinon dans l'anarchie et l'impunité totale. Je me pose d'ailleurs, la question : jusqu'à quand cette situation va encore perdurer, puisque c'est la société qu'ils sont en train de ruiner ?» Enfin, et par rapport à l'expertise du système de signalisation ferroviaire que la SNTF va engager avec le concours d'un bureau d'études étranger, alors que l'entreprise souffre déjà de moyens financiers, le même interlocuteur conclut : «La sécurité de notre personnel et des usagers du chemin de fer n'a pas de prix.» Il est à rappeler que la récente grève des agents de gare des quatre régions de la SNTF, Alger, Constantine, Annaba et Oran, a été déclenchée pour non-versement des salaires des travailleurs à temps. L'entreprise, financièrement déficitaire, a dû recourir à un crédit financier auprès de la BNA pour assainir la situation.