Le comédien Kaci Tizi Ouzou repose depuis jeudi dans sa dernière demeure au cimetière El-Alia à Alger. De son vrai nom Hamid Lourari, Kaci Tizi Ouzou est décédé mercredi en début de soirée à Alger, à l'âge de 83 ans, après une longue maladie. Dans un message de condoléances, la ministre de la Culture, Nadia Labidi, a qualifié la disparition de l'artiste de «tragédie qui a frappé la famille artistique algérienne», car il est «l'un de ses symboles». «La scène artistique a perdu, avec la disparition de Kaci Tizi Ouzou, un artiste talentueux qui a fait rire des générations avec ses riches contributions» à l'art algérien, a indiqué la ministre. «Ses œuvres et son nom resteront à tout jamais gravés dans la mémoire collective», a encore écrit Mme Labidi. Jeudi après-midi, un grand nombre d'artistes et d'hommes de culture étaient présents à El-Alia. «Kaci Tizi Ouzou est un très bon ami avec qui j'ai débuté dans le monde de l'art dans les années 1950», a rappelé, avec émotion, Ahmed Kadri, alias «Krikèche» qui a formé un célèbre duo avec Kaci pendant plusieurs années. Hamza Foughali (Mma Messaouda) a regretté la disparition d'un grand comédien qui a «rempli les cœurs des Algériens de joie». Le musicologue et président du Centre national des arts et des lettres, Abdelkader Bendamèche, a évoqué «le riche palmarès artistique de cette star de la comédie algérienne et sa lutte pour la cause nationale avant même le déclenchement de la révolution nationale». Kaci n'est pas né à Tizi Ouzou. Né en 1931 à Béni Ourtilane (Sétif), Hamid Lourari avait intégré la troupe de Bey Rédha à l'âge de 14 ans. Durant la guerre de Libération nationale, Hamid Lourari milite pour la cause nationale. En France, il est arrêté plusieurs fois, pour détention d'armes ou pour avoir abrité des réunions de militants. Au lendemain de l'indépendance, Hamid Lourari rejoint la Radio chaîne II où il avait animé ses premières émissions, notamment avec Mohamed Hilmi. En 1968, Hamid Lourari rencontre Ahmed Kadri, «Krikèche», qu'il va accompagner sur les planches du théâtre et à la télévision sous le surnom de «Kaci Tizi Ouzou». En 2006, l'artiste publie ses mémoires aux éditions Anep, sous le titre : «Ammi Kaci ou les mémoires de Kaci Tizi Ouzou». Après plus de 30 ans passés à la radio, une carrière riche de plus de 6 000 émissions radiophoniques, des passages au cinéma ou à la télévision dans des films comme Raï, La nuit a peur du soleil de Mustapha Badie ou Echebka de Ghouti Bendedouche, Kaci Tizi Ouzou est parti pour toujours. L'artiste est et restera célèbre par ses longues moustaches, son accent «kabyle» et son expression «poupoune». Pour quelqu'un comme lui qui voit le beau partout, tout le monde est un «poupon» ! Kader B.