Troisième round de négociations entre les différentes fractions maliennes et le gouvernement. Les parties en conflit tentent toujours de dégager un consensus autour d'un accord de paix acceptable pour l'ensemble des belligérants. L'UA a demandé au gouvernement malien des concessions «novatrices» et aux différents groupes de faire preuve de «réalisme». Nawal Imès - Alger (Le Soir) Les parties en conflit au Mali avaient rendez-vous jeudi à Alger pour la reprise du dialogue inclusif. Ce dernier devrait aboutir à la signature d'un accord de paix qui ferait un minimum de consensus. A l'ouverture de ce round, Smaïl Chergui, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, a mis le gouvernement malien face à ses responsabilités. Il estime que ce dernier devra faire des «concessions à la fois novatrices et généreuses» en respectant les principes déjà convenus dans la feuille de route et devant permettre aux populations du Nord d'avoir une représentativité au sein des institutions nationales. S'adressant aux représentants des différents groupes, il leur demandera de faire preuve de «réalisme». S'il considère que l'UA comprenait leur désir de changement, il a averti que ces changements ne sont viables que lorsqu'ils sont «réalistes et acceptés par la communauté internationale et surtout par les populations concernées dans leur diversité historique, sociale et culturelle». Le représentant de l'UA reconnaît à demi-mot qu'il reste encore des questions en suspens mais se félicite «des avancées significatives». Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères algérien a appelé toutes les parties à assumer leurs responsabilités car, dit-il, «nous ne pouvons pas en tant qu'équipe de médiation assumer à votre place la responsabilité historique afin de parvenir à la paix et la stabilité au Mali». Il fait néanmoins part de l'engagement du groupe de médiation à «mettre le cœur, la raison, la persuasion et l'esprit de la responsabilité de tous pour l'instauration de la paix et de la stabilité au Mali». Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad et des représentants du gouvernement malien sont réunis à Alger pour tenter de se mettre d'accord sur une stratégie de sortie de crise. Ces mêmes acteurs avaient adopté en octobre dernier un document de base. Il avait été élaboré en prenant en considération des propositions présentées par toutes les parties lors de la phase de négociation ayant eu lieu au mois de septembre. Une feuille de route et une déclaration de cessation des hostilités avaient été signées en juillet dernier au terme de la phase initiale des pourparlers. Ils doivent à présent poursuivre à huis clos des négociations parrainées par Alger et qui ambitionnent d'aboutir à un règlement définitif des nombreux foyers de tension que connaît le nord du Mali.