Le gouvernement du Soudan et les rebelles du Darfour ont entamé dimanche soir à Addis-Abeba de nouveaux pourparlers pour tenter de mettre fin au conflit qui secoue depuis plus de dix ans cette région de l'ouest soudanais. Le médiateur de l'Union africaine (UA) dans ces discussions, l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, a appelé à un cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et les rebelles. Gouvernement et rebelles se sont plusieurs fois retrouvés autour de la table des négociations pour tenter de résoudre le conflit dans cette région aride, qui selon l'ONU a fait 300 000 morts et chassé de leurs foyers deux millions de personnes. Mais les discussions n'ont jamais permis de progrès concrets. L'ex-président sud-africain assure la médiation dans d'autres négociations jusqu'ici tout aussi stériles entre Khartoum et des rebelles actifs dans deux autres Etats soudanais, ceux du Nil bleu et du Kordofan-Sud. «Personne au Soudan ne peut tirer profit de ces conflits», a-t-il estimé depuis le siège de l'UA à Addis-Abeba. «Il est important que tout soit fait pour mettre un terme aux conflits violents dans le pays (...) afin de faciliter le dialogue national». Comme pour le Kordofan-Sud et le Nil bleu, le conflit au Darfour, qui sévit depuis 2003, est alimenté par la rancœur des populations non arabes, qui se disent discriminées par Khartoum. A Addis-Abeba, la délégation gouvernementale menée par Amin Hassan Omar a insisté sur «l'engagement sincère» de Khartoum «à décrocher un accord de cessez-le-feu». Minni Minnawi, coordinateur du Front révolutionnaire soudanais (FRS), une alliance de rebelles armés du Darfour, du Kordofan-Sud et de l'Etat du Nil Bleu, a affirmé que le Soudan était «sur le point de s'effondrer». Mohamed Gebreil, chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM, l'un de principaux mouvements du FRS), a invité le gouvernement à s'engager dans «un processus de paix légitime», au-delà des options purement militaires. Plus tôt en novembre, Khartoum a déjà tenu des pourparlers avec les rebelles du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, également à Addis-Abeba. Les médiateurs ont alors évoqué des discussions «positives», sans qu'aucun accord ne soit signé. Les conflits au Kordofan-Sud et au Nil bleu ont éclaté juste avant l'accès à l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.