Le gouvernement du Soudan et les rebelles du Darfour ont entamé, dimanche dernier, à Addis-Abeba des pourparlers pour tenter de mettre fin à une guerre qui a fait, selon l'ONU, plus de 300.000 morts depuis 2003. « Personne au Soudan ne peut tirer profit de ces conflits », estime le président Thabo Mbeki, qui assure, au nom de l'Union africaine, la médiation. Amin Hassan Omer, le ministre d'Etat à la présidence, insiste sur « l'engagement sincère » de Khartoum « à décrocher un accord de cessez-le-feu ». Minni Minnawi, coordinateur de l'alliance de rebelles armés du Darfour, du Kordofan-Sud et de l'Etat du Nil Bleu, accuse Khartoum d'« atrocités à un niveau génocidaire » et affirme que le Soudan est « sur le point de s'effondrer ». Gros soucis de Khartoum : comment négocier avec les rebelles du Nil bleu et du Kordofan-Sud qui, tout en appelant au dialogue, continuent à lancer des attaques contre des bases de l'armée et des villes et leurs « homologues » du Darfour qui accusent les forces armées de viols collectifs. Pour répondre à cette accusation, elle a chargé le procureur général du Darfour d'écouter, pour la seconde fois, en moins d'un mois, les habitantes de Tabit, un village situé dans le nord du Darfour, où les viols auraient été commis.