Si le texte de proposition de reconnaissance de l'Etat palestinien par le gouvernement français, examiné depuis hier (vendredi 28 novembre) est voté mardi prochain, cela viendra renforcer davantage le nombre important de pays dont les représentants du peuple (députés) disent stop à l'injustice faite au peuple palestinien. Face à l'accélération du nombre de reconnaissances par les députés de nombreux pays de l'Etat palestinien, les autorités israéliennes s'affolent. La question de la reconnaissance de l'Etat palestinien a investi hier l'Assemblée nationale et sera soumise, mardi 2 décembre, au vote des députés. L'initiative est venue de députés socialistes qui ont proposé une résolution qui «invite le gouvernement à reconnaître l'Etat de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit». Le texte considère que «la solution des deux Etats, promue avec constance par la France et l'Union européenne, suppose la reconnaissance de l'Etat de Palestine aux côtés de celui d'Israël». Ça aurait pu être une évidence, mais jusque-là peu le relevaient, en dehors des communistes, des Verts et de l'extrême gauche. L'on s'attend à ce que ce texte soit voté sans difficulté mardi, même si, beaucoup de députés de droite (pas tous) n'y sont pas favorables. Le Sénat examinera à son tour un texte dans les tout prochains jours. A relever d'ailleurs que l'initiative d'un texte interpellant le gouvernement pour cette reconnaissance est venue en premier lieu de 9 sénateurs Verts, conduits par Esther Benbassa et des communistes qui ont présenté un texte de résolution dans lequel le Sénat exprime «le souhait que la France reconnaisse sans délai l'Etat palestinien souverain et démocratique sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats». Chacune des deux résolutions sera très probablement, selon ce qui se dessine, votée. Si ces votes n'engendrent aucune contrainte ni aucune obligation pour le gouvernement, ils constitueront cependant un signal très fort et viendront agrandir le cercle de reconnaissances. L'Etat palestinien est, faut-il le rappeler, reconnu à ce jour par 135 pays et le mouvement s'accentue et s'élargit. Après la reconnaissance officielle récente par le gouvernement suédois de l'Etat palestinien, c'était au tour du Parlement britannique et de celui d'Espagne de suivre. Et dans l'attente, que pense le gouvernement français de cette initiative parlementaire ? Interrogé par France 24, le chef de l'Etat a d'abord déclaré «qu'il n'avait pas à se prononcer sur cette résolution qui est une initiative de l'Assemblée». François Hollande rajoute toutefois dans la foulée : «Je pense qu'il y aura à prendre une initiative pour que nous puissions faire reprendre les négociations entre Israéliens et Palestiniens». Une initiative, complète le président, «qui pourrait faire reprendre les négociations et organiser une conférence internationale». Autrement dit, il n'y aura probablement pas de reconnaissance officielle par l'Etat français mais une initiative de sa part pour une conférence internationale qui mettrait l'Etat israélien dans l'obligation d'y participer, eu égard au mouvement croissant de reconnaissances.