Les chefs d'état-major et les ministres des Affaires étrangères des pays africains membres de l'UA se réuniront les 12 et 13 janvier prochain pour examiner les propositions retenues par le séminaire d'Alger sur la paix et la sécurité en Afrique qui a clos ses travaux hier dans une cérémonie à l'hôtel Sheraton. Parmi ces propositions, la mise en place de la capacité africaine de réponse immédiate aux crises (CARIC). Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Cette mesure procède de la volonté des pays africains à parvenir à concrétiser le concept de «solution africaine aux problèmes africains». Elle est cependant provisoire, comme un palliatif d'urgence face aux crises qui poursuivent d'éclater ici et là au niveau du continent. Sa mission devra prendre fin avec l'entrée en phase opérationnelle de la force africaine en attente, force à laquelle devront contribuer les 5 régions d'Afrique et qui sera opérationnelle en 2015. Le séminaire de la retraite d'Alger, qui inaugure ce qu'il conviendra d'appeler désormais le processus d'Alger, a appelé les Etats membres de l'Union africaine à des contributions volontaires au budget de la CARIC. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, devait préciser en conférence de presse élargie au reste des séminaristes que le séminaire d'Alger ne vient pas en opposition ou en réaction au sommet France-Afrique qui s'était achevé deux jours auparavant dans la capitale française, Paris. Ceci même s'ils ont comme fond commun la paix et la sécurité en Afrique. L'Union africaine veut, en effet, donner un contenu concret à son principe immuable de «solution africaine aux conflits et crises africaines». Autrement dit, l'Afrique veut se prendre en charge, en récupérant les initiatives et les décisions lorsqu'y surgissent des conflits et des crises. «La décision doit être africaine, les moyens, d'abord, africains, puis la coopération avec l'institution onusienne, dans le cadre du principe des responsabilités communes», a expliqué Smaïl Chergui, secrétaire général de la Commission paix et sécurité de l'UA. Mais comment se fait-il que ce soit la France qui se met en évidence dans la crise centrafricaine ? On apprendra auprès de Ramtane Lamamra que c'est l'UA qui a demandé au gouvernement français d'ordonner aux forces françaises présentes à Bangui d'intervenir et sécuriser les populations. Il a expliqué que les forces françaises étaient en Centre-Afrique depuis très longtemps déjà. Il devait ajouter que les forces africaines y sont également déployées. Smaïl Chergui annoncera, pour sa part, l'envoi, dans les prochaines heures, de nouvelles forces du Rwanda et du Burundi. S'agissant de l'attitude africaine face à la Cour pénale internationale (CPI), le ministre algérien des Affaires étrangères a informé que l'Assemblée extraordinaire de l'UA a décidé d'étudier la question. Ramtane Lamamra a confirmé également la négociation en cours au niveau de l'Assemblée des Nations unies de l'élargissement de la présence africaine au sein du Conseil de sécurité. L'Afrique réclame deux sièges permanents.