Une des prises des plus importantes que vient d'effectuer la brigade de lutte contre les stup�fiants relevant de la division centre de la police judiciaire (PJ) de la S�ret� de wilaya d'Alger : la saisie de 150 grammes de coca�ne en boule de cristal et 5 kg de r�sine de cannabis. Il s'agit d'une premi�re pour les services de police, dans la mesure o� la drogue r�cup�r�e provenait de l'�tranger, plus exactement d'Amsterdam (Hollande), et que ses consommateurs sont identifi�s comme �voluant dans le milieu de la jet-set. Ainsi, � travers cette op�ration, c'est tout un r�seau, dont la t�te pensante est un ex-policier, r�voqu� et condamn� par le tribunal de Bab-El-Oued � dix ans de prison ferme dans une affaire de trafic de drogue qui vient d'�tre d�mantel�. Deux hommes d'affaires impliqu�s Agissant sur informations, les �l�ments de la brigade de lutte contre les stup�fiants ont mis en place une v�ritable strat�gie ponctu�e notamment par des filatures et surveillances des d�placements des personnes suspectes. L'endroit concern� par cette surveillance �tait circonscrit entre les localit�s de D�ly-Ibrahim, Ch�raga et Ben-Aknoun. Finalement, c'est dans une luxueuse villa situ�e sur les hauteurs de la banlieue ouest de la capitale que les enqu�teurs ont surpris en flagrant d�lit quatre individus, parmi eux deux hommes d'affaires, "connus, dit-on, sur la place d'Alger". Selon notre source, les deux hommes ont �t� surpris "en flagrant d�lit" de possession de drogue sous forme de boulettes de cristal d'une valeur de plus de 300 millions de centimes. Les personnes arr�t�es se trouvaient � l'int�rieur d'une villa appartenant � l'ex-policier actuellement en fuite. Les �l�ments de la PJ ont saisi par ailleurs des bijoux et deux v�hicules haut de gamme. Notre source, nous a indiqu� que la quantit� saisie est g�n�ralement pris�e, sniff�e, inject�e par voie intraveineuse (shoot) ou fum�e. Toutefois, si elle est d�natur�e, coup�e ou m�lang�e avec d'autres substances par les trafiquants, elle est encore plus dangereuse. A ce titre, on n'exclut pas que la quantit� saisie �tait destin�e � �tre m�lang�e. A ce sujet, on indique que la consommation de la coca�ne n'est plus limit�e aux milieux ais�s. Excitant puissant, la coca�ne provoque en effet une d�pendance psychique importante. Il est difficile d'arr�ter la coke tant la n�cessit� d'en reprendre est forte. L'apaisement, m�me avec la consommation d'une autre substance, est tr�s difficile. A ces premiers effets recherch�s par la personne qui prend de la coke succ�de un �tat d�pressif ou anxieux souvent tr�s rude que certains consommateurs apaisent par une prise d'h�ro�ne ou de m�dicaments psychoactifs. En somme, l'usage de la coca�ne provoque une euphorie imm�diate, un sentiment de puissance intellectuelle et physique, et une indiff�rence � la douleur et � la fatigue. Des interventions pour �touffer l'affaire Selon notre source, le r�seau d�mantel� �tait aliment� depuis la capitale hollandaise. C'est suite � des analyses effectu�es sur un �chantillon saisi au niveau du laboratoire scientifique de la S�ret� nationale, qu'ont �t� d�termin�es la nature de la drogue et sa provenance. Les scientifiques de cette institution qui ont demand� par ailleurs assistance � Interpol, ont conclu que cette drogue est peu commercialis�e en Alg�rie et que le ph�nom�ne est tr�s r�pandu en France, notamment. A partir de ce constat, les enqu�teurs de la police judiciaire de la brigade de lutte contre les stup�fiants ont entam� leurs investigations pour situer avec exactitude les interm�diaires entre les fournisseurs et les revendeurs. A ce stade des recherches, on n'�carte pas la piste des navigateurs tant a�riens que maritimes qui pourraient �tre � l'origine de l'introduction de ce fl�au sur le territoire national. A noter que le prix d'un gramme d'h�ro�ne ventil� dans les grandes villes en France �tait en 1993 de 800 francs : Paris, Versailles, Lille, Marseille, de 800 � 1 000 francs � Bordeaux, Toulouse, Rouen, Reims, Nancy et de plus de 1 000 francs dans le reste de la France. Cela dit, les deux hommes d'affaires impliqu�s dans ce scandale ont �t� maintenus en garde � vue durant deux jours et pr�sent�s au troisi�me jours au procureur de la R�publique pr�s le tribunal de Ch�raga. Ce dernier, apr�s avoir �tudi� le dossier, a plac� les deux mis en cause sous contr�le judiciaire. Toutefois, on apprend que "des interventions multiples voire des pressions ont eu lieu pour �touffer l'affaire et �viter aux deux personnes l'emprisonnement". Mais, la d�termination des policiers et du magistrat � aller au fond de cette affaire a d�jou� toutes les tentatives.