Le mardi 9 décembre à Alger et le mercredi 10 décembre à El Oued, l'ambassade de Suisse et la fondation Zaphira Yacef commémorent Isabelle Eberhardt. Intitulée «Isabelle Eberhardt, chevauchée vers la lumière : de Genève à El Oued», cette double manifestation, au-delà de l'hommage, vise à donner divers éclairages sur cette femme fascinante et aux différentes personnalités. «L'accent sera mis surtout sur le côté oeuvres de l'écrivain, plus que sur l'aventurière», a précisé Mme Muriel Berset Kohen, ambassadeur de Suisse en Algérie, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec Zaphira Yacef. La première partie de la rencontre est programmée au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, Alger, le 9 décembre à partir de 16h30. Le public cordialement invité (entrée libre) aura d'abord l'occasion de visiter l'exposition de peinture que Zaphira Yacef a dédié à Isabelle Eberhardt. S'ensuivent, à partir de 17 h, trois intéressantes conférences accompagnées d'un débat avec le public (de 17h45 à 18h15). Mme Geneviève Perret, historienne et anthropologue à Genève, animera la première conférence intitulée «Isabelle Eberhardt, une Genevoise à contrecourant». La deuxième intervention a pour titre «Isabelle Eberhardt, le rêve de l'écrivain nomade», avec une contribution de Mme Doris Jakubec, professeur honoraire de l'Université de Lausanne. Quant à l'écrivain algérien Farouk Zahi, il a intitulé sa conférence «Isabelle Eberhardt, l'ultime escapade». Après le débat, ce sera autour de l'animatrice Narrimen Zohour Sadouni de donner lecture des écrits d'Isabelle Eberhardt, sur un rythme de gasba. Cette première journée s'achève dans une ambiance festive, avec la sympathique réception animée par le musicien Mohamed Rouane. Le lendemain 10 décembre, à partir de 15h30, c'est l'université Chahid-Hamma-Lakhdar d'El Oued qui honore Isabelle Eberhardt. Au programme, l'exposition de peinture de Zaphira Yacef, les allocutions de bienvenue et trois conférences suivies d'un débat. Cette fois, l'intervention de Mme Geneviève Perret, s'intitule «Au-delà de l'orientalisme». Abdelkader Mihi (qui a traduit en arabe tous les textes d'Isabelle Eberhardt) a intitulé sa conférence «Séjour d'Isabelle dans le Souf». La troisième intervention, celle de Mme Doris Jakubec, revient sur «Isabelle Eberhardt, le rêve de la vie nomade». A propos du volet El Oued, Mme l'ambassadeur de Suisse a rappelé combien «il était important d'aller dans d'autres endroits de l'Algérie, de partir sur les traces d'Isabelle Eberhardt». Mme Muriel Berset Kohen a également rappelé que «la manifestation a lieu grâce au soutien du maire de Genève, et à l'intérêt commun avec Zaphira Yacef pour cette grande voyageuse». Pour Mme l'ambassadeur, «Isabelle Eberhardt incarne le grand écrivain qui lie la ville de Genève à l'Algérie, elle reste un trait d'union». Au cours de ces rencontres à Alger et El Oued, il sera donc beaucoup question «de ses grandes qualités d'écrivain, Isabelle ayant écrit quelque 2000 pages de textes de différentes natures : articles de presse, romans et nouvelles, textes historiques...» Une «plume acérée, à travers des écrits très intimistes», sur l'Algérie sa terre de prédilection, sur l'islam, sur les gens dont elle était très proche. «Isabelle Eberhardt est un personnage moderne, libre et très inspirant. Elle dérangeait, car elle était contre le colonialisme, contre l'injustice. Elle était en porte-à-faux avec les valeurs bourgeoises par son comportement», a relevé Mme l'Ambassadeur. Cette commémoration sera l'occasion pour le public de mieux connaître la jeune femme qui avait sillonné l'Algérie de 1897 à 1904, et qui est morte à Aïn-Sefra le 27 octobre 1904, à l'âge de 27 ans.