La formation des conducteurs de véhicules de service et ambulanciers demeure insuffisante en Algérie. Le niveau des chauffeurs professionnels est en deçà des attentes, selon un consultant-formateur. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Il n'y a pas de centres de formation dédiés aux chauffeurs professionnels, observait hier un spécialiste en techniques de conduite de véhicules de transport et consultant-formateur au sein de l'établissement de formation agréé par l'Etat, En Noor, Kheïreddine Benlarbi. A l'occasion d'un séminaire de sensibilisation à la sécurité routière, organisé de manière inédite sous l'égide de la direction générale, direction des ressources humaines de l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL), ce consultant-formateur a relevé qu'à l'exception de quelques sociétés, l'intérêt des entreprises et établissements tant publics que privés pour la formation de leurs conducteurs reste insuffisant, négligé. Souvent, des conducteurs sont recrutés sans avoir suivi une formation préalable ou durant le début de leurs carrières, relève ce consultant qui observe que le niveau des chauffeurs professionnels en Algérie s'avère assez «en deçà des attentes». Or, la formation des conducteurs de véhicules de service et autres prestations qui représentent quelque 20 à 25% des conducteurs de véhicules de tourisme et utilitaires, est primordiale, estime ce spécialiste. En effet, les chauffeurs professionnels constituent l'une des catégories, la troisième en fait, des usagers impliqués dans les accidents de la route, après les nouveaux conducteurs, les cyclistes et les motards et avant les hommes. D'où la nécessité de mieux former ces professionnels, de les sensibiliser aux conditions, aux techniques, voire à la culture de la conduite. Et ce, d'autant que 90% des accidents de la route sont dus à l'élément humain, à ses comportements, ne manquera pas de rappeler ce consultant à l'adresse d'une cinquantaine de conducteurs et ambulanciers de l'EPAL. Des accidents survenant en milieu urbain ou sur les voies de grande circulation et souvent meurtriers dont la «logique», les raisons sont parfois liées à une question de «culture» sociétale, l'incompétence ou compétence limitée du conducteur, à son état de fatigue ou d'ébriété, à la vitesse excessive ou inappropriée, à l'imprudence, le manque de vigilance, mais aussi à la méconnaissance ou la mauvaise évaluation de l'état du véhicule, de l'état de la route et des conditions de la conduite, notamment les facteurs climatiques, les «lois physiques», l'action des piétons... Ainsi, Kheïreddine Benlarbi mettra en avant la nécessité de développer davantage la sensibilisation, les actions de prévention et vulgarisation des principes de la conduite et de la sécurité routière. Soucieux d'«élever le niveau de la profession», il mettra en avant la nécessité de l'instruction, une bonne compréhension des enjeux, de la culture de la conduite, ainsi que l'application stricte de la réglementation en vigueur et le respect des consignes d'entreprises. Notons que ce séminaire de sensibilisation à la sécurité routière, le premier du genre qu'organise cette entreprise publique, s'inscrit dans le cadre d'un programme de formations ciblées, multithématiques et dédiées aux agents et travailleurs spécialisés des vingt directions de l'EPAl.